Les villes disparues à l’ordre du jour

Plus durables que la plupart de nos réalisations les villes peuvent néanmoins mourir. C’est ce que nous rappelle The Guardian qui consacre une nouvelle série aux Lost Cities, les villes disparues.

Le premier article est, comme il se doit, consacré à Babylone, une des plus anciennes villes du monde dont la naissance remonte au 23ème siècle avant JC et la première splendeur au règne d’Hammourabi (1792-1750). C’est aussi là qu’est né le Code portant son nom, un des plus anciens textes de lois. Conquise deux fois par Alexandre le grand elle a été réduite en ruines par d’innombrables guerres accompagnées d’autant de massacres, de destructions et d’incendies.

Saddam Hussein en a bien reconstruit quelques éléments mais il était (comme le Shah se servant de Persépolis pour s’adresser directement à Darius), plus soucieux de magnificence que de vérité historique. Comme dans tant d’autres domaines l’intervention étrangères lancée par Bush le second s’est traduite par plus de mal que de bien sous la forme d’une occupation du site par les polonais qui, pour protéger leurs tanks, remplissaient des sacs de sables de vestiges millénaires.

Ce retour à l’histoire, des villes disparues comme des autres, devrait être un de nos constants soucis. Parce qu’elle est partie essentielle de l’identité des villes, de notre relation avec elles, de ce pourquoi elles nous unissent et nous attachent, de pourquoi nous y tenons.

L’histoire, comme la culture font partie essentielle de l’intelligence des villes. Elles sont indispensables à la dimension humaine dont nous avons tant besoin à côté de ces technologies qui nous sont si utiles.

Une version de ce billet a été publiée sur le site du Monde.fr le 8 septembre 2016.

Photo : Babylone en 1932 – By American Colony (Jerusalem). Photo Dept., photographer. [Public domain], via Wikimedia Commons https://en.wikipedia.org/wiki/Babylon

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...