3 pistes pour suivre le Mobile World Congress…

Le Mobile World Congress, grand messe barcelonaise du tout mobile, bat son plein. Alors que la téléphonie mobile s’impose comme la plateforme de médiation technologique la plus importante cet évènement concerne au premier chef la ville est ses transformations, ses innombrables tentatives pour fonctionner mieux, plus intelligemment.

Mais tout n’a pas la même importance. Pour aider à s’y retrouver dans le déluge d’infos je vous propose trois pistes susceptibles d’avoir un impact considérable sur le développement de nos cités.

Géolocalisation en intérieur

La moins évidente et la plus récente tient à la capacité croissante de nous géolocaliser à l’intérieur des immeubles. Google Street View et autres Waze – sans oublier Citymapper ou MoveIt, parmi des dizaines d’autres – peuvent nous aider à nous y retrouver en extérieur. Mais à mesure que nous participons à plus d’évènements, de conférences, de concerts, de meetings, que plus de gens vivent dans des gratte-ciel dans des ensembles mobiliers gigantesques ou se perdent dans des centres commerciaux démesurés, la localisation en intérieur (indoor geolocation) prend de l’importance.

Les systèmes de localisation en extérieur fonctionnent essentiellement sur les données GPS, la triangulation entre les bornes des opérateurs téléphoniques, les points d’accès WiFi et même la technologie Bluetooth. En intérieur les trois premiers sont largement insuffisants et c’est le problème qu’il faut résoudre.

Les technologies permettant de s’y retrouver existent depuis un certain temps. Il n’est pas impossible qu’elles soient en train de devenir enfin accessible au plus grand nombre.

Le MWC est une belle occasion pour faire le point.

Internet des objets

L’ultra-connectivité dans laquelle nous nous enfonçons inclut maintenant un nombre croissant d’objets. Ils transmettent des informations et, dans certains cas, reçoivent et exécutent des ordres. Leur distribution, au foyer, dans usines et bureaux, partout dans la ville, permettent de capter un nombre maximum d’informations sur la base desquelles nous (villes, entreprises, citoyens) pouvons prendre des décisions permettant d’améliorer les services.

Les téléphones mobiles sont au premier rang des objets connectés et pourtant ils sont beaucoup plus que ça. La question qui se pose donc est de savoir comment se développent les différents types d’usage :

  • pour capter des informations envoyées plus ou moins consciemment à d’autres (sur l’état de la circulation tel qu’on le fait avec Waze) ;
  • pour s’informer sur la situation dans la ville et choisir son itinéraire (comme le permettent CityMapper et MoveIt) ou retrouver une personne avec qui on a rendez-vous (comme le permet Glympse) ;
  • Pour agir, qu’il s’agisse de donner des ordres à une porte de garage de se réunir pour manifester, s’alerter face à un danger ou se prononcer sur tel ou tel problème local.

Dans un tel contexte la question de la sécurité est de plus en plus importante pour les villes autant que pour les citoyens.

Voitures connectées

Troisième pan de ce triptyque à surveiller, les voitures connectées sont partout. Dans Autos contre mobiles, j’ai déjà signalé toute la place qu’elles ont prises au CES de Las Vegas au début du mois de janvier. Nous devrions voir une confirmation du phénomène et peut-être quelques percées nouvelles.

Il ne suffit plus de dire que le téléphone est en train de changer notre rapport à l’automobile mais de voir, de manière aussi précise que possible, comment il le fait. Question essentielle pour plein de fabricants : où se trouve le vrai tableau de bord… intégré à la voiture ou dans le téléphone mobile ? Dit autrement : quelle est la relation entre les deux ?

Je vais aller voir sur place. Mais, pas besoin de se rendre à Barcelone pour débusquer les tendances en cours susceptibles d’avoir un impact sur la ville.

Voici l’agenda de la conférence et le site permettant de suivre les évènements en streaming.

Photo Lluis GENE / AFP (Visiteurs du Mobile World Congress de Barcelone testant une voiture connectée.)

Une version de ce billet a été publiée le 24 février 2016 sur le site du Monde.fr.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...