Mobile first

A part les fanas de joujous électroniques et les professionnels des télécoms ou des technologies de l’information, le Mobile World Congress qui se tient à Barcelone ne passionne guère. Que ce soit la grand messe des opérateurs de télécoms et la grande fête des fabricants de gadgets en tous genres n’est pas suffisant. Les enjeux, pourtant, nous concernent tous. Nous sommes devant un point d’inflexion.

Les enjeux visibles.

· Les grands opérateurs télécoms mondiaux dévoilent réalisations et projets, comparent leurs stratégies. Ils semblent même décidés à parler du 5G, dont les débuts ne sont prévus que dans 3 ans.

· Des téléphones plus smarts et, parfois, moins chers seront présentés par dizaines.

· Les objets connectés se multiplient. On. y verra beaucoup de montres faisant la paire avec nos téléphones et de voitures branchées sur le net.

· Un des enjeux est le porte-monnaie virtuel, une main tendue vers nos ressources qui fait rêver les grosses boîtes.

Cela sur fond d’affrontement entre opérateurs télécoms et géants du net.

· Ces derniers sont en position dominante grâce à la multiplication des apps et à la sophistication de leurs offres.

· Mais ils sont en position de faiblesse sur le mobile pour deux raisons : il n’y a pas de cookies et se sont les opérateurs qui détiennent les informations utiles sur les usagers.

· Ces derniers sont les porteurs des transformations les plus profondes qui passent par leur adoption ultra rapide du mobile en général et des smart phones en particulier.

· Mais aussi par leurs peurs, celle des atteintes à leur vie privée par exemple.

Le point d’inflexion est que nous sommes en train de passer au mobile first. · Depuis l’an dernier l’écran que nous regardons le plus est celui de nos téléphones qui passe devant la télé. · Les recherches sur mobile, et toutes les transactions qu’elles entraînent, sont sur le point de dépasser celles que nous faisons à partir d’un ordinateur.

· Les phablettes, en particulier le Note de Samsung, ont pu faire écrire à Farhad Manjoo, un des chroniqueurs les plus perceptifs, qu’il s’agit de « l’invention digitale la plus importante et la plus influente de la dernière décennie ».

Conclusion : le mobile est aujourd’hui le principal moteur de l’évolution technologique (et de son impact social). Tous les acteurs concernés doivent lui donner la priorité.

Cette troisième révolution informatique (après les mainframes et les ordinateurs personnels) nous concerne. C’est curieux de voir un salon qui traite, au fond, d’un changement de société.

En écho à une formule à la mode lancée à propos du software, The Atlantic écrit, chiffres et graphiques à l’appui, que « Le mobile est en train de manger le monde ».

Ce qui se passe : des logiciels tous puissants insérés dans des appareils tous petits portés en permanence par (bientôt) tous les humains leur permettent de se connecter au savoir et aux autres mais aussi de s’exprimer et d’agir. Les capacités de l’individu se multiplient. Elles ont d’autant plus d’impact qu’ils n’agissent pas individuellement mais en réseaux.

Photo Google

Cet article a été publié par L´Opinion le 1er mars 2015.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...