J’ai divisé les pistes en trois groupes :

  • les initiatives conçues avec la participation citoyenne,
  • celles qui ont été mises e œuvre pour l’encourager,
  • et les services offerts dans le cadre municipal qui peuvent être utiles aux citoyens.

Mon impression est que les services conçus avec la participation citoyenne effectivement mis en place sont très peu nombreux pour le moment. On en est encore, dans ce domaine, largement aux intentions.

Ceci dit, il y a énormément d’initiatives citoyennes qui ne sont pas encore intégrées dans la vision des Smart Cities. Elles sont disperses et plus difficiles à trouver.

On trouve par contre beaucoup plus d’exemples dans les deux autres catégories.

Il faut sans doute voir cela comme une progression qui n’en serait qu’à ses débuts. La prochaine étape prometteuse est quand l’intérêt croissant des municipalités et l’imagination des citoyens se rencontreront… dans les faits.

A Medellín, transports publics pour lutter contre la criminalité

Devant New York et Tel Aviv, Medellín a été décrétée « ville la plus innovante du monde » par le très respectée Wall Street Journal. Il y a un peu moins de 15 ans elle était la « ville la plus dangereuse » avec un nombre de morts violentes qui aurait correspondu à 382.000 assassinats à New York si cette dernière avait eu le même taux. Il a, depuis, baissé de près de 90%.

Parmi les éléments ayant joué un rôle clé dans la transformation on note le rôle de la mobilité et des transports publics avec la construction de lignes de tramways et plus particulièrement encore, de téléphériques et d’escaliers roulants pour désenclaver les bidonvilles, notamment celui de Comuna13, un des quartiers les plus dangereux adossé sur un flan de montagne.

Cette nouvelle politique de mobilité a pour objectif de faciliter l’accès et donc la sortie des habitants. Elle s’accompagne de multiples projets culturels et de créations d’écoles soutenues par des universités voisines et des entreprises privées et dotées de lignes à très haut débit. Un bon exemple d’une approche holistique de la problématique des villes.

http://www.slate.fr/story/47003/urbanisme-criminalite-medellin

http://www.huffingtonpost.com/elyssa-pachico/a-writers-life-in-medelli_b_2927792.html

http://www.nytimes.com/2012/05/20/arts/design/fighting-crime-with-architecture-in-medellin-colombia.html?pagewanted=all&_r=0

Un outil pour les municipalités qui marche grâce aux citoyens

SeeClickFix permet aux citoyens de dénoncer d’un click ce dont ils constatent que ça ne marche pas dans leur ville. Lancée en 2008, la plateforme qui est installée dans des dizaines de milliers de villes (essentiellement aux États-Unis) se présente sur son site web comme « un outil pour les autorités » qui peuvent s’en remettre à la population pour repérer ce qui ne va pas.

Plus bas sur la page on peut lire que c’est aussi « un outil pour les citoyens ». Outre les problèmes qu’ils signalent ils peuvent en effet voter (sur le modele du « Like » de Facebook) pour ce qu’ils souhaitent voir réparer au plus vite.

C’est un bon exemple du fait que nous en sommes encore à l’époque des plateformes proposées par le secteur privé et les municipalités aux citoyens face auxquelles ces derniers peuvent dirent « oui » en les utilisant ou s’abstenir. Nous n’en sommes encore qu’aux balbutiements de la participation.

http://seeclickfix.com/

Tout savoir sur Santander et tout lui dire

La ville de Santander a mis en place des milliers de capteurs pour enregistrer les multiples activités qui s’y déroule et traite les données aussitôt dans les laboratoires de l’Université de Cantabrie (locale).

Différentes applications permettent aux habitants de savoir en temps réel quand arrivent les prochains bus ou quel sera le prochain spectacle offert dans un des théâtres de la ville. Le système permet de savoir quelles ampoules de l’éclairage public ont cessé de fonctionner mais aussi de réduire la lumière quand il n’y a personne ou par nuit de pleine lune.

« Pulso de la Ciudad » le pouls de la ville leur permet aux habitants de signaler un nid de poule ou tout autre problème. Un début de participation mais, comme trop souvent encore, il s’agit plus de contribuer à une bonne utilisation qu’à la conception même et au « design » de la ville intelligente.

http://www.planete-plus-intelligente.lemonde.fr/villes/santander-est-deja-entree-dans-l-ere-du-smart_a-13-2569.html

http://www.spiegel.de/international/world/santander-a-digital-smart-city-prototype-in-spain-a-888480.html

Se garer à San Francisco

SFPark permet de trouver sur son smartphone les places non occupées proches de l’endroit où on se trouve. L’idée est que moins les automobilistes passent de temps à chercher une place de parking, moins il y a d’embouteillage.

Détail californien : le prix de l’heure monte et descend en fonction de la demande ce qui invite les utilisateurs à se garer dans les endroits moins utilisés.

http://sfpark.org/

Recharger sa maison avec sa voiture à Kashiwa-no-ha

Les Japonais peuvent acheter une Nissan Leaf et s’en servir pour échanger de l’énergie avec leur domicile, le recharger si besoin est en cas de panne de courant.

L’entreprise s’en sert comme élément promotionnel (dans le sillage de la peur suscitée par la tragédie de Fukushima) mais l’intérêt de l’offre réside dans la tentative de multiplier les sources d’énergie pour réduire la dépendance du nucléaire. Pour avancer dans cette direction une des solutions consiste à mettre en œuvre des offres hybrides connectées à des Smart Grids. C’est ce que met en place Kashiwa-no-ha (26.000 habitants) à la périphérie de Tokyo.

http://abcnews.go.com/blogs/technology/2012/07/changing-cities-powering-your-home-from-your-car/

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...