La plus grande vertu de la conférence LeWeb (dont la 9ème édition vient de se tenir tout près de Paris du 4 au 6 décembre) tient au grand nombre de pays dont viennent les participants. « Près de 70 » (pour 3500 personnes) selon ce que ma dit Géraldine Le Meur co-organisatrice avec son époux Loïc (deux entrepreneurs français installés en Californie).Dans la recherche de l’ouverture et de la diversité qui jouent un rôle essentiel dans les processus d’innovation, les conférences remplissent une fonction de premier plan. Nous l’avions vu, par exemple, avec Arabnet.me qui permet aux entrepreneurs et innovateurs du monde arabe de se retrouver en différents endroits de la région pour échanger leurs expériences.LeWeb pousse le bouchon un peu plus loin dans la mesure où elle réunit des startups des États-Unis et d’à peu près toute l’Europe.Les conférences américaines sont d’abord tournées vers leur énorme marché intérieur. Celle-ci sert de pont entre les États-Unis et l’Union européenne et du coup elle attire les startups de pays proches comme la Russie et Israël, dont les entrepreneurs étaient très présents.J’aurais personnellement aimé que l’échantillon soit plus ouvert. Asiatiques, Latino Américains et Africains ne représentaient, à eux tous, que moins de 10% du total peut on voir dans le bilan très complet dressé par Olivier Ezratty.Malgré cela, LeWeb me semble la double confirmation qu’on innove partout – même en Europe, oserais-je dire – et que les conférences bien organisées sont un ferment d’innovation dans la mesure où elles apportent ouverture et diversité.Mais venons en aux éléments concrets.La conférence avait pour thème, cette année l’internet des objets, l’utilisation de l’internet pour permettre aux objets de recevoir et d’envoyer des informations. Ça concerne les ordinateurs, les téléphones, mais aussi les capteurs, les machines, les vêtements et cela pourrait même inclure des lieux comme des places ou des monuments. En 2020, il devrait y avoir 50 milliards d’objets connectés entre eux grâce à l’internet. Chacun aura une adresse IP et la quantité des données à gérer sera stupéfiante, en tous cas problématique.La présentation la plus intelligente et la plus sensible a été, pour moi, celle de Rafi Haladjian (que vous pouvez voir sur le PetitWeb avec en plus une interview à la clé). Il faut dire qu’il y travaille depuis plus de 4 ans. Une phrase à garder en mémoire et à exiger « Un bon objet connecté se fait oublier ».Mais on n’y a pas parlé que de ça.Facebook, par exemple, y a annoncé qu’il sera bientôt possible d’utiliser son Messenger sans avoir de compte sur le site. Il suffira de donner un nom et un numéro de téléphone. Ça ne résout pas ses difficultés avec le mobile mais c’est important pour ouvrir un peu plus grand les portes de l’Afrique, entre autres.Phil Libin, patron d’Evernote, cette application extraordinairement utile qui permet de garder ses notes et tous les documents qu’on peut enregistrer ou glaner sur le web est venu pour lancer Evernote business. Ça permettra aux employés d’une entreprise de partager leurs connaissances tout en gardant pour eux leurs notes personnelles.Parmi les démos époustouflantes il y a eu Muse développée par la société canadienne Interaxon. Il s’agit d’une sorte de serre tête lié par Bluetooth a un ordinateur ou un téléphone qui enregistre les émotions et qui devrait permettre… un jour… de donner des ordres mentaux aux appareils connectés.Il y avait un concours de startups dont le deuxième prix m’a intéressé plus que les autres. Il a été remporté par Be-Bound.com qui permet aux propriétaires de Smartphones de gérer leurs données grâce à des SMS sans passer par le réseau 3G qui coûte cher. Cela me semble une piste à creuser… »Nous sommes parti d’un constat simple : le réseau 3G qui permet de se connecter à internet ne couvre que 14% de la planète, alors que la génération précédente, le 2G, monte à 86%. Nous proposons donc aux utilisateurs déconnectés d’accéder à leur service via le réseau 2G », a expliqué Albert Szulman au Nouvel Obs.Enfin des gens qui ne pensent pas qu’à Silicon Valley ou aux grandes capitales du nord.Ceci dit, j’ai été séduit par une application en provenance de Grèce dont je vous parlerai dans mon prochain billet.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...