Steve Jobs renonce à la présidence d’Apple en précisant bien que « hélas le moment est venu » de reconnaître qu’il n’a plus les capacités d’exercer cette responsabilité. Je n’écris pas ces lignes par obligation mais elles me causent une vraie tristesse que j’ai besoin de partager.

Je ne trouve pas le bonhomme sympathique mais personne n’en a rien à foutre. Je le rappelle ici seulement par honnêteté. Sa parano, sa passion pour les systèmes fermés me choquent. On s’en fout. Ça n’est pas un génie sympa. Peu le sont. On les préfèrerait tous comme Einstein mais ça n’est pas possible. Qu’importe. Et puis ce sont surtout ses fans qui sont insupportables.

De tout ce que vous pourrez lire ailleurs, je vous suggère de retenir d’abord qu’il a joué un rôle clé dans deux des trois étapes de l’informatique: le passage à l’ordinateur personnel avec le Mac et l’ère de la mobiquité avec coup sur coup l’iPhone puis l’iPad. Personne d’autre ne peut en dire autant.

Mieux encore, il a insufflé dans ce truc froid que sont les technologies de l’information la beauté et le plaisir. Il les a rendues plus humaines ou, plus exactement, il a contribué à ce que nous les fassions nôtres au point qu’elles sont maintenant partie de nous même.

Au fond, la tristesse vient sans doute du fait que nous lui devons un des trop rares pans lumineux du monde dans lequel nous vivons, une touche d’émerveillement.

En nous donnant de meilleurs outils pour y avancer, n’a-t-il pas contribué à rendre le futur à la fois plus facile et plus attirant, presque magique? Ça vaut un grand merci.

[Photo Flickr de Wilson Afonso]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...