Aaaah l’iPad… je ne sais pas si je devrais avoir honte mais, après avoir émis de sérieuses réserves , j’ai craqué. J’en ai acheté un. Je m’en sers depuis trois semaines et je suis séduit.

J’ai pris le modèle le moins cher, à 500 dollars. C’est déjà beaucoup, mais les formule 3G pour lesquelles il faut un abonnement spécial ont un prix carrément excessif.

L’écran est fabuleux et je m’en sers pour surfer sur le web, voir des programmes télé et lire des journaux. J’adore y consulter les cartes du National Geographic Magazine.

Pour travailler (écire) j’utilise le petit clavier Bluetooth d’Apple, bien plus commode que le virtuel intégré. Parfait pour des réunions au cours desquelles je veux prendre des notes ou pour écrire un billet de blog…

Ceci dit l’appareil n’est pas vraiment commode à manipuler et j’ai eu des difficultés de connexion avec au moins un point d’accès WiFi. Apple reconnaît le problème et a promis de le réparer… sans dire quand.

Les piles durent longtemps (pas loin des dix heures promises) mais il faut plus d’une nuit pour les recharger.

Pour ceux qui se demandent si ce gadget peut sauver les journaux, la réponse est très simple: c’est non. Je suis prêt à payer quelques dollars une fois pour une application mais sûrement pas un abonnement mensuel aux prix pratiqués aujourd’hui. Le Monde sur l’iPad est superbe mais je ne m’en sers que parce que je suis abonné.

L’ironie c’est que l’application Kindle me permet de lire sur mon iPad les livres que j’achète sur mon compte Amazon et que je lisais avant sur mon Kindle.

Ça confirme que l’extraordinaire force d’Amazon tient aux nombres de livres qu’elle vend – 550.000, mais surtout que l’avenir pour les éditeurs est aux bouquineurs électroniques

Je dois reconnaître que j’ai pas vraiment envie de lire sur mon Kindle. Je me suis complètement trompé là-dessus. Et pourtant, ça serait comme revenir à la télé noir et blanc après avoir connu la télé couleur.

Mais mon plaisir est ambigu, voir amer.

Ce que je regrette, et ce que je crains, c’est que la montée du modèle iPhone/iPad/iTunes ne mette en danger l’écosystème innovant construit autour de l’internet. Il ne faut pas oublier qu’Apple fonctionne au centre d’un système fermé et propriétaire qui castre – à long terme en tous cas – l’innovation extérieure. Or il y a toujours plus d’intelligence et d’idées au dehors qu’au dedans, quelle que soit la taille de la société ou de l’ensemble envisagé.

Ça m’énerve. Je ne vois pas pourquoi me priver du plaisir d’un iPad ni pourquoi taire mes critiques à ce modèle technologique dangereux. Et la jouissance coupable n’est bonne que pour la littérature.

Alors?

[Photo Flickr « Education and the iPad’s architecture of control » de Opensourceway ]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...