Google a récemment collecté des informations prélevées sur des réseaux WiFi non sécurisés ce qui lui a valu, la semaine dernière, quelques ennuis avec une poignée de pays européens. Mais je ne vois pas pourquoi leur faire confiance.

L’opération a été menée alors que les voitures dotées d’appareils de photos prenaient les clichés permettant d’offrir la « Street View » des Google Maps. Le service est commode quand on veut identifier un immeuble dans lequel on doit se rendre (ou quand on veut visiter virtuellement un quartier dans lequel on s’apprête à louer un appart… entre autres mille exemples).

Le prélèvement des antennes 3G et points d’accès WiFi servent à dresser une carte des réseaux qui permet de déterminer la position des utilisateurs. Le prélèvement des données serait une erreur. Les responsables de l’opération auraient laissé par mégarde quelques lignes de code un peu trop gourmandes.

Dès 2007 il y avait eu des problèmes avec des photos compromettantes prises par les machines de Street View (certaines assez amusantes).

En désordre, certains pays européens demandent des comptes à Google qui vont de la destruction des données à la remise aux autorités judiciaires des disques durs sur lesquels elles sont enregistrées.

Dans la longue liste des atteintes croissantes à la protection des données privées je trouve celle-ci plus grave dans son principe que celles dont est coupable Facebook (qui sont plus importantes dans leur impact ). Les données utilisées par Facebook sont mises en ligne par nous, celles prélevées par Google le sont sans notre consentement.

Dans un cas comme dans l’autre la justification des entreprises en question tient aux services qu’elles nous rendent grâce aux informations ainsi recueillies. L’affaire Google nous invite à ne pas oublier les erreurs toujours possibles.

Il est bon que les autorités européennes soient plus sensibles que les étatsuniennes à ces problèmes.

Mais je me demande pourquoi je pourrai leur faire confiance pour la protection de mes données personnelles et nier leur compréhension de la logique du web et de l’internet (ce que je fais) quand elles promeuvent des lois type Hadopi et Dadvsi.

Ne devons-nous pas participer à la détermination de l’équilibre acceptable entre « commodité » et « protection des données personnelles »?

Facile à dire. Reste à savoir si nous sommes prêts à adopter les disciplines, à faire les sacrifices requis…

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...