Il est temps de prendre conscience des dimensions les plus vicieuses de la cyberguerre (dont j’ai dit dans un premier billet qu’elle ne pouvait pas être réglementée par les Nations Unies puisqu’elle implique des acteurs non nationaux , et dans un second qu’elle est d’autant plus dangereuse qu’elle est moins visible ).

Le danger accentué par note volonté de tout connecter.

Prenons le cas de l’U.S. Navy. James Mulvenon, spécialiste des relations militaires sino-américaines cité par le Sydney Morning Herald , estime qu’elle a été conçue de telle manière que:

« it can’t operate without being connected to the network. It’s a vulnerability that we built in to our own system. »

Conséquence: Une attaque réussie contre les réseaux informatiques de la dite Navy et la flotte n’est plus qu’un tas de ferraille inutile.

Il y a plus grave. Les récentes attaques chinoises contre Google ont consisté, entre autre, à un « vol de propriété intellectuelle ». Ajoutons que 33 entreprises U.S, de première importance ont été attaquées en même temps.

Toujours selon Mulvenon ces attaques visent:

“the heart of the U.S. innovation industry. It’s a campaign to systematically transfer the intellectual property of the West to China. The goal is for Chinese companies to replace these companies in China, and then to challenge them globally.

L’analyste Mark Anderson, que j’ai cité dans mes deux précédents billets, précise que ce genre d’histoire ne concerne pas que la Chine et les États-Unis. Pour lui, tous les pays du monde ont été l’objet d’attaques de ce type depuis au moins deux ans. « Et si vous vivez dans un des pays du G20, la 3ème guerre mondiale et les cyberattaques de niveau IV [le vol de propriété intellectuelle à des fins économiques] ont déjà commencé ».

Trouvez-vous qu’il exagère?

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...