f6-kindleberkeley-paul-071124.1255937470.jpgLa mise en vente du Kindle hors des États-Unis m’oblige à redire tout le bien que j’en pense (et les quelques réserves que j’ai) au bout de deux ans d’usage continu .

Le plus surprenant c’est que quand je suis pris par un texte, j’oublie complètement que je suis en train de le lire sur un support électronique. C’est l’histoire, qui compte, le récit. Pas le support. Et n’oublions pas que la commodité de lecture des livres sur papier est chose récente. Les œuvres imprimées par Gutenberg n’étaient pas faites pour lire en bikini sur la plage.

Je peux prendre quelques notes et, surtout, je peux souligner les passages qui m’intéressent et transférer ces citations sur mon ordinateur où je peux les retrouver quand j’en ai besoin et les intégrer à ce que j’écris.

Pour un gros liseur, le poids est un véritable avantage. C’est essentiel quand je voyage (il me faut toujours plusieurs bouquins car je ne sais jamais quelle sera mon humeur). J’en ai maintenant autant que je veux dans mon sac pour moins de 300 grammes. C’est même appréciable quand je pars pour la journée et que je veux lire quelque chose de solide le matin et le roman qui me tient les tripes le soir (ou le contraire, bien sûr).

La grande force d’Amazon (la raison pour laquelle j’ai choisi ce bouquineur plutôt qu’un autre) est la taille de sa bibliothèque. Démarrée à 80.000 titres elle en a maintenant 350.000. On n’est plus limité aux best-sellers. J’ai téléchargé tout Jules Verne en français et le Quijote en espagnol mais les titres disponibles en des langues autres que l’anglais sont encore trop peu nombreux.

Parmi les choses que je regrette: le logiciel interne est par trop limité. On ne peut pas, par exemple, regrouper les livres dans des dossiers ni les taguer. Le plus grave est sans aucun doute le refus d’offrir une connexion Wifi qui permettrait de télécharger en toutes circonstances (et, disent ces messieurs, faciliterait le partage non légal).

La question du prix des titres n’est pas aussi claire qu’Amazon veut bien le dire. On trouve beaucoup de textes anciens à moins de 1 ou 2 dollars. La plupart des titres assez récents sont vendus 10 dollars. Mais certaines nouveautés commencent bien plus haut. J’en ai même trouvé une vendue plus cher le jour de sa sortie que sur papier . Il y a un mouvement de protestation des usagers pour refuser ce qui se vend à plus de 10 dollars.

Je pourrais continuer longtemps sur ce sujet qui me passionne et me tient à coeur. Voici un lien à tous les billets que j’ai écrit sur le Kindle et deux idées pour conclure:

L’appareil lui-même est encore trop cher et n’est qu’un format de transition. Il a des concurrents . Les prix baisseront et l’avenir est plutôt aux tablettes sur lesquelles on pourra lire, écouter et voire. Mais il ouvre la voie à la lecture électronique.

Je tiens le pari que la plupart de ceux qui l’essaieront ne pourront plus s’en passer (du bouquineur, pas nécessairement du Kindle). Conséquence qui n’est pas sans intérêt pour les auteurs comme pour les éditeurs: ils liront plus et achèteront plus de livres (quelque soit le support). C’est en tout cas ce qui m’arrive. Et j’en suis ravi.

[Photo prise à Berkeley par Paul Rabinow, le 24 novembre 2007]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...