david-michelangelo-that_james.1251792545.jpg Wired (la revue de grand papa cyber des années 90) consacre un long article à ce qu’il voit comme une nouvelle tendance forte: la technologie pas mal (good enough) et pas chère (cheap) . Si en plus elle travaille vite, elle fait un malheur.

Premier exemple: les caméras Flip à deux sous (oui, je sais les prix réels sur Amazon oscillent entre 90 et 180 dollars. Vous allez pas ergoter quand même). En deux ans elles sont parvenues à occuper 17% du marché américain des camcorders (aidez-moi donc si vous avez une traduction).

Wired remarque au passage qu’en temps de crise c’est tant mieux.

L’idée de fond est ici:

« The Flip’s success stunned the industry, but it shouldn’t have. It’s just the latest triumph of what might be called Good Enough tech. Cheap, fast, simple tools are suddenly everywhere. We get our breaking news from blogs, we make spotty long-distance calls on Skype, we watch video on small computer screens rather than TVs, and more and more of us are carrying around dinky, low-power netbook computers that are just good enough to meet our surfing and emailing needs. The low end has never been riding higher. »

Second exemple: les MP3. Le son est moins bon que sur un CD mais on peut en gaver nos iPods et les faire circuler sur l’internet. C’est plus commode, donc… Good enough.

« Ne croyez pas au mythe de la qualité! » hurle Clay Shirky depuis son fauteuil de prof de new media à NYU. Les entreprises qui misent là-dessus se gourent. On sait depuis Clayton Christensen que les technologies perturbatrices commencent toujours par s’imposer alors qu’elles ont moins de qualité que celles qui dominent et que les pros y trouvent une bonne raison de les dédaigner.

Autres exemples: Skype et le Cloud computing. Les services sont moins bons mais on y gagne en commodité et on peut souvent faire des choses impossibles avant. Good enough. Dans le domaine militaire, les Predators sont lents et volent bas mais font relativement bien le boulot pour une fraction du prix des vrais avions de ce type.

Et n’oublions jamais que dans tous ces cas, les technologies perturbatrices, celles qui font moins bien le travail mais qui le font assez bien pour nous intéresser parce qu’elles sont plus commodes sont beaucoup moins chères. Comparez donc votre note Skype et votre note de téléphone.

La baisse des coûts est même la raison pour laquelle on voit des micro cliniques s’installer dans des centres commerciaux: plein de machines, deux docteurs et 80% des besoins des patients peuvent être satisfaits.

Alors ça vous tente ce monde « good enough » pas mal?

[Photo Flickr de that_james ]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...