giussani-kedume.1240907111.jpg « The substance of things not seen », la substance de l’invisible, de ce qui est caché, qui échappe encore à notre regard, tel est le fascinant thème de la prochaine conférence TED Global . Elle se tiendra à Oxford du 21 au 24 juillet.

Bertrand Piccard parlera d’un avion propulsé à l’énergie solaire et Jonathan Zittrain du futur de l’internet (et de comment le contenir). Les auteurs Naomi Klein (The Shock Doctrine) et Misha Glenny (McMafia) proposeront des lectures « non mainstream » de la réalité globale et partageront la scène avec Emmanuel Jal , enfant soldat devenu star du rap.

Le biologiste Eric Sanderson parlera de New York avant New York… en 1609. Une vision reconstituée avec une précision impressionnante. Qui pourrait se douter que le sens original de Manhattan est « l’île aux nombreuses collines » ?

Organisé par Bruno Giussani , directeur pour l’Europe des conférences TED , ce voyage conduisant des faces cachées du monde (souvent pour la seule raison que nous préférons les ignorer) aux technologies de pointe ne peut que piquer la curiosité.

Mais nées dans une Californie religieusement optimiste, l’esprit des conférences TED – Technology, Entertainment, Design – (rappelez-vous combien celle de février dernier à Long Beach m’avait fasciné ) pourrait faire flop en Europe. Le cynisme est plus prisé que l’innocence et le trio (gagnant là-bas) technologie-entreprise-philanthropie n’est pas aussi bien coté à la bourse de nos valeurs.

« L’enjeu, » m’a expliqué Giussani (un vieux complice que je respecte énormément), « est d’adapter l’ethos de TED et de sa longue tradition de compassion à la réalité internationale qu’on oublie moins facilement en Europe qu’en Californie. »

Bruno partage avec Chris Anderson , l’administrateur général, l’idée qu’il n’est pas vraiment utile de consacrer des ressources à ce qui n’est pas intéressant et qu’il est préférable de se pencher sur les solutions que sur les problèmes.

L’optimisme sera au rendez-vous donc, mais, pour gagner son pari, Giussani s’efforcera de le faire côtoyer conflits et autres tensions dont je m’étais permis, en bon européen, de remarquer l’absence à Long Beach.

Le choix de la ville d’Oxford est une autre façon de marquer la différence. La recherche sur les technologies de pointe (réacteur nucléaire le plus puissant du monde [correction: il s’agit du réacteur de fusion le plus puissant]) se fait dans un espace parsemé de buildings de plus de 700 ans. Pas facile à produire de l’autre côté de l’Atlantique…

TED à l’européenne pourrait bien produire une expérience dont j’ignore la substance mais dont j’aimerais qu’elle soit plus répandue, plus… visible.

PS – Que ceux qui ne peuvent y assister ne se découragent pas, les excellentes vidéos de présentations sont accessibles gratuitement et chacun peut les utiliser comme bon lui semble.

PPS –Giussani parlera ce soir 28 avril au CCCB de Barcelone , de la conférence qu’il organise.

[Photo Flickr de Bruno Giussani par Kedume ]

[Correction: au début du deuxième paragraphe il s’agit de Bertrand Piccard et non Picart comme je l’avais écrit par erreur]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...