Il en va de l’informatique comme de l’électricité explique Nicholas Carr dans un livre récent, The Big Switch : Rewiring the World, from Edison to Google . Produite localement à la fin du XIXème siècle (par chaque entreprise qui en avait besoin) elle a fini par être créée de façon centralisée dès qu’on est parvenu à la produire massivement et à la transporter sur de longues distances à moindre coût.

Aujourd’hui, « les systèmes informatiques privés, construits et opérés par chaque compagnie sont déplacés par des services offerts sur une grille commune – l’internet – dans des centrales spécialisées dans le traitement des données » écrit-il.

Les plus grandes sont construites par Google, Microsoft et Yahoo. Mais elles sont loin d’être les seules et nous opérons maintenant sur ce que Carr appelle le World Wide Computer.

Nous en faisons l’expérience chaque fois que nous utilisons un programme de courriel en ligne offert par les trois grands ou quand nous utilisons une application sur le web.

C’est parce que nous ne savons pas nécessairement où se trouvent ces documents ou ses applications qu’on parle d’informatique dans les nuages (cloud computing).

The Big Switch nous parle de l’autre face de cette façon d’opérer: les serveurs par lesquels tout cela passe et les implications de ce mode de gestion des données pour les sociétés dans lesquelles nous vivons.

Il y a en fait deux livres sous un seul titre. Dans le premier il trace de façon très documentée pourquoi ce qui est arrivé à l’électricité arrivera inéluctablement à l’informatique. Il se penche dans le second sur l’impact social d’une telle évolution.

J’y reviens dans mon prochain billet.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...