Le web change autant pour des raisons sociales que pour des raisons technologiques et les premières nous aident peut-être mieux à comprendre le succès de sa pénétration que les secondes, notamment chez les jeunes. C’est ce que nous explique Sarah Perez dans un billet publié sur le site Read/WriteWeb sous le titre Why Gen Y Is Going to Change the Web .

« Gen Y » est « la génération la plus active digitalement à ce jour puisque faite d’individus connectés depuis qu’ils sont nés ». Elle comprend les personnes nées entre 1982-1983 (j’avoue que le bien fondé des discussions sur cette date m’échappent) et 1997. Elle est aussi la plus nombreuse depuis les « Baby Boomers » qui ont tant fait pour modifier les États-Unis de la fin du XXème siècle.

Télévision et travail comptent moins pour eux que pour leurs anciens. Ils ont, par contre une conscience sociale plus aiguë et ils se tiennent au courant de l’actualité sans passer par les quotidiens. Autre élément d’importance si on veut comprendre le succès des réseaux sociaux, ils font plus attention à ce que disent leurs amis qu’à ce que leur balance la pub. D’ailleurs, plus de la moitié d’entre eux ont des comptes sur MySpace, FaceBook, ou l’un quelconque des sites de réseaux sociaux.

Sarah Perez ajoute que s’étant connectés très jeunes ils ont une certaine distance critique avec le web (pas nécessairement assez, dirais-je) et qu’ils ont tendance à se méfier quand les chefs s’inscrivent pour devenir leurs amis.

Leur rôle fondamental, celui qui nous échappe trop souvent, c’est qu’en s’intégrant au monde du travail ils l’obligent à se transformer. Ils demandent, exigent parfois, qu’on leur fournissent les outils qu’ils ont l’habitude d’utiliser chez eux (lesquels sont souvent plus performants que ceux dont ils disposent au bureau). Leur culture digitale enfin, et leur pratiques, obligent les sociétés à trouver des formes toujours nouvelles de marketing.

On retrouve ainsi une logique expliquée par Henry Jenkins et dont j’ai déjà rendu compte à propos de l’inéluctable évolution des moyens de communication de masse: l’audience, le public, les gens changent et les institutions doivent s’adapter si elles ne veulent pas devenir insignifiantes.

Mais peut-être avez-vous un adjectif moins brutal, une vision plus ouverte? N’hésitez pas à nous en faire part…

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...