curiosity.1204879078.jpg Je suis pour le « copier-coller » honni des professeurs.

A trois conditions près. Mais, patience…

A l’école comme à l’université, le copier-coller consiste, pour les élèves, à se servir de fragments trouvés sur le web et à les insérer dans leurs devoirs comme s’ils étaient sortis de leur plume.

La plupart des maîtres et professeurs considèrent cette pratique comme une calamité. Ils ont de bonnes raisons pour cela.

On peut estimer qu’il s’agit de plagiat (c’est le cas aux États-Unis) ou que, ça ne permet pas de juger ce qu’ils ont appris.

Pas si simple.

D’abord la connaissance a toujours fonctionné ainsi. Nous lisons ce que d’autres ont écrit et nous nous en inspirons. Nous ne les citons que rarement. La paraphrase sans source a la vie belle.

Savoir trouver les références dont on a besoin est une qualité, une habileté de plus en plus utile. C’est donc bien les préparer que d’encourager les élèves à aller les chercher. Cela aiguise leur curiosité et les ouvre sur le monde.

Ça ne peut pas être fait n’importe comment. D’où les trois conditions.

La première est que les sources soient le plus originales possibles, le moins évidentes.

La seconde (qui permet notamment de juger si la première est respectée) est que chaque fragment vienne avec un lien… comme dans un blog.

La troisième est que les étudiants montrent qu’ils comprennent ce qu’ils utilisent. En l’expliquant par exemple, en multipliant les relations avec d’autres fragments.

Procéder d’une telle manière aurait le mérite de transformer les élèves de pirates en explorateurs.

Elle prendrait acte du fait que les connaissances étant de plus en plus facilement accessibles, ce sont les relations que nous établissons entre elles qui comptent et le sens qu’ainsi nous produisons.

Assorti des conditions avancées (et d’autres probablement que vous ne manquerez pas de proposer) le copier-coller me semble éventuellement tolérable à côté d’autres formes d’expression, les plus créatives possibles.

Pas la peine de jeter des pierres… mais engageons la conversation.

[Photo Flickr de Kazze ]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...