Silicon Valley se lance dans les technologies propres – cleantech ou greentech –. Elle se verdit dans l’espoir de rester elle-même et compte pour cela d’abord sur la capacité montrée par ses capital-risqueurs pour mobiliser des sommes impressionnantes sur des projets innovants (voir ce billet d’hier). Elle compte aussi sur la parenté technologique évidente entre les microprocesseurs et les panneaux solaires.

Le plus connu des fabricants locaux de panneaux solaires est SunPower qui, née de Cypress Semiconductor, vaut maintenant près de 6 milliards en bourse. Mais le reste du pays a des dizaines d’entreprises mûres dans ce domaine.

La vallée compte donc sur ses jeunes pousses. La plus perturbatrice pourrait être Nanosolar . En décembre dernier elle a produit son premier panneau sur « film fin » (thin film). Les composantes électroniques sous formes de nano particules sont reparties de manière homogène dans une encre qui permet de les imprimer sur différents types de surfaces mêmes souples. C’est plus facile à installer et, semble-t-il, plus efficace et meilleur marché.

Mais Silicon Valley mise peut-être avant tout sur sa culture des start-ups. Vinod Koshla, co-fondateur de Sun Microsystems et un des capital-risqueurs les plus connus de la région vient de déclarer à The Economist que « les gens du capital risque et des TIC sont habitués à opérer dans un contexte dans lequel on ne sait pas si une technologie va fonctionner. On commence à construire alors que le design n’est pas encore terminé et on ajuste à mesure qu’on avance ».

C’est vrai, mais les choses, cette fois, sont un peu plus compliquées pour au moins deux raisons. La première est que tout ce qui touche à l’énergie dépend notamment de décisions politiques et que les gens de la vallée sont plutôt mal à leur aise avec tout ce qui dépend du gouvernement.

La seconde est que les fonds nécessaires sont beaucoup plus importants dans ce secteur qu’ils ne le sont dans le domaine des TIC à l’ère de web 2.0. Ils sont aussi de rentabilité plus lente.

Il en faut plus pour retenir les geeks de s’intéresser à l’énergie solaire et aux technologies vertes dont on est de plus en plus convaincu ici que c’est le prochain El Dorado. La région a démontré jusqu’à présent une incroyable capacité à se renouveler en passant de la fabrication d’ordinateurs aux logiciels, à la biotechnologie, à la nanotechnologie et a déjà deux vagues du web.

Elle continue à parier sur son cocktail unique d’habilités techniques, d’universités puissantes, de capital abondant et d’esprit d’entreprise un rien aventurer pour se maintenir à la pointe de l’innovation technologique.

Personne n’est obligé de parier qu’elle va réussir mais nous avons tous intérêt sans doute à guetter ce qui pourrait en sortir…

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...