Microsoft vient de décider d’ouvrir partiellement l’accès au code de ses principaux programmes (voir cet article du Monde.fr ). Cela devrait permettre aux développeurs de produire des applications indépendantes fonctionnant mieux avec ce que fait Microsoft.

Jolie perspective. Mais… est-ce bien vrai tout cela?

openwindow-flickr-auntie-p.1203683827.jpg Le commentaire du porte-parole de l’euro-commissaire Nellie Kroes est pour le moins réservé: « Dans le passé, Microsoft a par quatre fois déjà fait une annonce similaire, sans résultat tangible ».

Toute recherche simple sur le web vous montrera que le scepticisme domine, mais s’agissant de Microsoft, c’était prévisible.

Raisons techniques

Bill Hilf, responsable des stratégies pour serveurs de Microsoft et donc des initiatives Open Source de la société souligne la nécessité de prendre en compte le fait qu’aujourd’hui les données doivent pouvoir être utilisées plus longtemps que les applications grâce auxquelles elles ont été créées et le besoin de pouvoir les consulter à partir de divers appareils dans des circonstances variées.

Il s’agit donc de s’adapter à l’évolution technologique. Microsoft n’a plus le pouvoir de l’ignorer.

Motivations économiques

Larry Dignan, de Between The Lines, explique pour sa part la motivation économique essentielle derrière la décision de Microsoft: protéger ses atouts.

Attirées par le moindre coût (entre autres) des systèmes Open Source, les entreprises adoptent de plus en plus Linux. Au bout d’un moment la non communication avec tout ce qui provient de Microsoft devient un problème. Elles veulent pouvoir utiliser leurs données indépendamment des systèmes d’exploitation. Elles sont donc tentées d’abandonner les systèmes propriétaires de l’entreprise créée par Bill Gates. La réponse consiste donc à dire, explique Dignan: passez en Open Source pour ce que vous voulez, mais au lieu de nous jeter à la poubelle, « faites le en ajoutant une couche [d’applications] sur l’infrastructure Windows ».

La question de fond: l’interopérabilité

Il s’agit donc d’un pas vers l' »interopérabilité ».

Voici la définition qu’en donne Wikipedia en français :

« Il convient de distinguer ‘interopérabilité et ‘compatibilité’. Pour être simple, on peut dire qu’il y a compatibilité quand deux produits ou systèmes peuvent fonctionner ensemble et interopérabilité quand on sait pourquoi et comment ils peuvent fonctionner ensemble. Autrement dit, on ne peut parler d’interopérabilité d’un produit ou d’un système que si on en connaît intégralement toutes ses interfaces. »

Et voici ce que nous en dit Wikipedia en anglais :

« With respect to software, the term interoperability is used to describe the capability of different programs to exchange data via a common set of exchange formats, to read and write the same file formats, and to use the same protocols. »

De mon point de vue, ce qui est intéressant donc, c’est que face à un mouvement qu’elle ne peut plus ni ignorer ni contenir, Microsoft, championne des solutions fermées et propriétaires, choisit pour protéger son business, de s’ouvrir… et reconnaît ainsi la puissance des solutions mixtes ou métisses…

Et du vôtre?

[Photo Flickr d’Auntie P ]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...