Si l’argent est le nerf de toute guerre politique, notamment dans les démocraties des pays développés, le web est une précieuse planche à billets.
Barack Obama a réuni 32 millions de dollars en janvier dont 28 online. Cela veut dire qu’à peine 12% de l’argent recueilli l’a été par des moyens traditionnels. Il n’avait pas le temps de prendre la parole dans des dîners de gala à 2.000 dollars le plat immangeable. Et pourtant il pulvérise les records antérieurs. Hillary Clinton aussi a battu des records mais n’a amassé que 10 millions de dollars .
Les chiffres comptent mais la transformation est plus profonde encore.
- Première conséquence: les petits jouent un plus grand rôle qu’avant et, semble-t-il (nous le verrons à la fin) un plus grand rôle que les grands. Ils permettent de réunir beaucoup plus d’argent.
- Deuxième conséquence les bonnes performances d’un candidat lors d’un débat ou d’une prestation se traduisent par des apports d’argent frais dès le lendemain. « Internet réduit spectaculairement l’intervalle entre un succès politique et l’arrivée d’argent. (…) Une collecte de fonds réussie n’est plus éloignée que d’un clic de souris. » L’auteur de ces lignes est un connaisseur: Karl Rove , l’ex éminence grise de George Bush dans un éditorial du Wall Street Journal (cité dans la check-list du Monde.fr).
- Troisième conséquence: le web devient la principale source potentielle de financement des campagnes politiques. Il faut savoir y opérer d’une façon qui n’a pas grand-chose à voir avec le travail de terrain d’antan. Heureusement, ça s’apprend. Comme tout.
Mais, attention, ça n’est qu’une partie du problème. Le plus compliqué est celui qui consiste à faire voter les gens. Une toute autre affaire. Nous en reparlerons…