Tout le monde semble croire que Facebook peut permettre à ses annonceurs de faire une publicité plus efficace que les autres parce que le site est sensé tout savoir de ses usagers. C’est un mythe écrit Alex Iskold sur Read/WriteWeb . Trois raisons à cela: Facebook en sait bien moins sur nous qu’il ne veut bien le dire, les données dont il dispose ne sont pas aussi précises qu’on ne dit et, surtout, quand on est sur Facebook, la pub n’est pas ce qui nous intéresse le plus.

Le premier point me semble le plus faible. Facebook ne sait sûrement pas, comme le remarque Iskold, que j’utilise Netflix pour louer des films, ni quels livres je lis (même si j’en achète online). Mais on peut parfaitement concevoir que s’il suit mes traces et celles des « amis » avec lesquels je communique le plus, il finira par avoir assez d’information pour me proposer des annonces susceptibles de m’intéresser. Il y a encore beaucoup de chemin à faire, mais une telle approche peut fort bien finir par devenir efficace.

Quant au second point, rien n’indique que Facebook dispose de métadonnées suffisantes sur les applications et sur certaines informations pourtant présentes sur le site. Les métadonnées permettent aux ordinateurs de traiter de façon efficace les informations en question. Cette absence explique que la pub dominante sur Facebook aujourd’hui soit, le plus souvent, inopérante.

Le troisième point est le plus fort. Nous nous rendons sur Facebook (et tous les autres sites de réseaux sociaux) pour « socialiser », pour rencontrer des gens, pas pour chercher des produits. C’est totalement différent quand nous utilisons Google (ou un autre moteur de recherche). La pub peut être un élément d’information utile pour qui cherche un produit ou un service. Ce à quoi il faut ajouter que sur Google les annonceurs ne payent que quand les utilisateurs ont effectivement cliqué sur leur lien. Modèle d’une efficacité considérable, sans rapport avec le paiement en fonction du trafic.

Cette analyse rafraichissante après la peur suscitée par Beacon (voir ce billet ) est un bon exemple de l’attitude ouverte/critique indispensable pour s’y retrouver face au déluge d’informations plus ou moins propulsées par les entreprises elles-mêmes. Elle a aussi le mérite de souligner l’absurdité de la valeur attribuée à Facebook (15 milliards de dollars, voir ce billet ) depuis que Microsoft a investi dans la société.

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J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...