La création d’OpenSocial à l’initiative de Google et l’enjeu de l’affrontement avec Facebook est la conquête de la meilleure position et des formes les plus efficaces de publicité sur le web.

C’est d’autant plus critique que la publicité apparaît comme le modèle économique dominant sur le web et que les budgets commencent à s’y intéresser sérieusement.

La prochaine étape consiste à l’articuler sur les réseaux sociaux.

La supériorité de la pub sur les réseaux sociaux (un peu trop vite baptisée « publicité sociale ») par opposition à celle que l’on trouve sur les moteurs de recherche tient d’abord au fait qu’elle repose sur ce que nous sommes – dans nos multiples contextes sociaux – plus que sur ce à quoi nous pensons. Nous fournissons les données clés nous-mêmes et les maintenons à jour au gré de nos goûts, de nos relations ou de nos passions.

L’interopérabilité (proposée par OpenSocial) nous facilite l’existence mais peut constituer une menace pour la vie privée. Nous laissons d’innombrables traces sur le web… sur des sites différents. Cette dispersion fonctionne en fait comme une sorte de protection minimale. Tout ce qui permet de les réunir ou d’y accéder pour une entreprise – Google, Facebook ou n’importe quelle autre – représente un risque considérable.

C’est pour ça que nous devons nous en inquiéter et nous manifester. Plusieurs d’entre vous ont réagi au fait que, dans le billet d’hier, je rappelais que les usagers, c’est-à dire nous, décident. Ils demandent des explications.

En voici deux pour commencer:

>>> C’est un slogan courant dans les entreprises. Il est plus creux qu’elles ne veulent bien le reconnaître mais nous pourrions bien les prendre au pied de la lettre. C’est sans doute plus possible sur le net qu’ailleurs puisque nous sommes connectés les uns aux autres et que la dispersion est moins un problème.

>>> Les TIC ont un potentiel perturbateur de l’ordre établi. Elles contribuent à créer, elles amplifient des changements. Les puissants essayent de ne pas perdre leur avantage, de renforcer leur position. Mais l’ébranlement est une opportunité dans lesquels les entrepreneurs les plus agressifs se précipitent. Rien n’interdit aux usagers d’en tirer parti. Cela passe bien sûr par l’utilisation des technologies en question et la compréhension des enjeux. Le refus pur et simple est absurde. L’acceptation béate est dangereuse. Je suis pour une participation toujours attentive, critique.

Et vous?

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...