Google continue sa cavalcade en tête de l’économie du web et ça inquiète. L’action a dépassé les 600 dollars à Wall Street. Ça lui confère une valeur presque égale à celle des trois plus grandes sociétés de médias traditionnels: Time Warner, Walt Disney et News Corp., rapporte le New York Times .

Ses revenus devraient dépasser les 11 milliards de dollars en 2007 ce qui représente une croissance annuelle de 58%. La société bénéficie du déplacement des budgets publicitaires vers le web. Moins de 10% du total de la pub est dépensé online alors que la plupart des Américains passent autant de temps sur le web qu’en face de leur poste de télé. Le déséquilibre indique une tendance inéluctable.

En septembre de cette année 67% des recherches (aux États-Unis) se faisaient sur Google. La proportion n’était que de 54% l’an dernier. Yahoo est passé de 29% à 19% pendant la même période. Microsoft est resté stable à 9% et Ask, le quatrième a 4% du marché américain.

Google double le nombre d’ingénieurs qu’elle embauche chaque année. Elle en a ajouté 4.000 de plus l’an dernier… ce qui devient difficile à gérer. Il lui en faut toujours plus pour faire face à ses besoins, saisir les opportunités qui se présentent. A Seattle, 100 d’entre eux se consacrent à la recherche de nouvelles formules lui permettant de s’améliorer encore.

Mais tout n’est pas si rose explique le New York Times, dans la mesure où aujourd’hui toutes les sociétés impliquées dans les TIC voient Google comme une concurrente. Il en va de même pour les sociétés de médias traditionnels. La peur quant au non respect de la vie privée augmente et les gouvernements commencent à s’inquiéter.

A ces deux dimensions – croissance exceptionnelle de Google et réactions adverses – j’ai le sentiment qu’il faut en ajouter une autre: le déplacement lent mais sans doute inéluctable de la publicité vers le web. Un sujet sur lequel les médias traditionnels auraient fort intérêt à réfléchir… activement.

 

PS – Pour un contrepoint à l’article critique du New York Times, vous pouvez lire ce billet de Nicholas Carr , un sceptique déclaré, qui se déclare paradoxalement convaincu des mérites de Google en lisant l’article en question.

 

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...