miscellaneousthebookcover.1186156649.jpg Parmi les multiples questions soulevées par le livre Everything is Miscellaneous , Tout est divers La puissance du nouveau désordre digital (dont j’ai parlé hier ), une des plus intéressantes est sans doute celle de l’autorité.

Pour Weinberger:

« Le monde digital nous permet de transcender la règle la plus fondamentale de la mise en ordre du monde réel: au lieu que chaque chose ait sa place, c’est mieux si les choses peuvent se voir attribuer plusieurs places simultanément. »

Or les classifications traditionnelles impliquent toujours de l’autorité. C’est ce qu’il faut pour décider de mettre un objet à un endroit et pas à un autre, de lui donner une place dans un ensemble et pas une autre. Le système Dewey de classement des livres était au départ profondément marqué par une vision nord-américaine du monde. Ses multiples modifications (elle est maintenant connue comme Classification décimale universelle ou CDU) n’ont qu’imparfaitement corrigé le problème (le parti-pris occidental reste fort).

Le fait qu’on peut, dans l’univers numérique trouver ce qu’on veut sans passer par des classifications rigides bouleverse donc la position de ceux à qui nous confions traditionnellement la responsabilité du savoir et qui tirent leur autorité de cette position.

Si nous pouvons tous participer à l’organisation des connaissances sans paralyser (au contraire) la capacité d’y accéder des autres, alors le pouvoir des spécialistes est en question. Classer devient un processus social.

« Nous pouvons établir des connexions et des relations à un rythme inimaginable auparavant. Nous le faisons ensemble. Nous le faisons en public. Tout lien et toute playlist enrichit notre collection disparate de choses partagées et crée des connexions potentielles souvent imprévisibles. Chaque connexion nous dit quelque chose sur les choses connectées, sur la personne qui a établi la connexion, sur la culture dans la quelle une personne a pu l’établir, sur le genre de gens qui la trouvent intéressante. C’est comme ça que le sens croît. Que nous le fassions exprès ou en laissant des traces derrière nous, la construction publique du sens est le projet le plus important des cent prochaines années. »

Je trouve, au minimum, que ça mérite réflexion et j’y reviendrai très bientôt, peut-être aujourd’hui même.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...