weinberger-flickr-jonl.1186030305.jpg Plaisantin attitré de Woody Allen pendant sept ans (il écrivait des gags pour lui), docteur en philosophie, consultant internet de plusieurs multinationales, co-auteur du Cluetrain Manifesto à qui nous devons la formule « les marchés sont des conversations », David Weinberger ne pouvait que nous donner un livre sortant de l’ordinaire. C’est ce qu’il vient de faire avec Everything is Miscellaneous, The Power of the New Digital Disorder , Tout est divers, La puissance du nouvel ordre nouveau désordre digital.

Il s’y attaque tout simplement à notre façon de penser le monde, de le connaître et de le comprendre… quelque chose qui change maintenant que nous ajoutons les bits aux atomes. Les conséquences sont profondes…

Le point de départ du livre c’est la façon dont nous classons les choses et ce que nous savons d’elles. L’ordre du monde et celui de notre savoir. Weinberger distingue trois niveaux, trois « ordres d’ordre ».

Le premier, celui du monde des atomes, consiste à ranger les choses elles-mêmes: les couverts dans le tiroir de gauche à côté de l’évier. Les serviettes dans la commode. Caractéristique essentielle: chaque chose ne peut être que dans un endroit à la fois et à un endroit donné nous ne nous attendons à trouver qu’un objet.

Le meilleur exemple pour comprendre le second ordre d’ordre c’est le catalogue des livres de votre bibliothèque municipale ou celui de La Redoute. Un code nous y indique où se trouve l’objet dont il est question. Mais, insiste Weinberger, ce second ordre a lieu lui aussi dans le monde des atomes qui le limite. La quantité d’informations sur un livre ou sur une paire de chaussures est limitée par la taille de la fiche (carte?) ou par le poids du catalogue.

Le troisième ordre d’ordre est celui du monde numérique. Il n’y a pas de limite à la quantité d’information que nous pouvons y déverser. Au contraire, plus il y a d’information mieux c’est. A preuve les tags que nous trouvons sur Flickr.

iTunes nous a aidé à comprendre que l’unité naturelle pour la musique n’est pas le CD mais le morceau. Ça n’était qu’un début. « En permettant aux clients de publier leurs playlists – ainsi que de commenter et de noter celles des autres – iTunes fournit autant de façon de naviguer son inventaire qu’il y a d’humeurs et d’intérêts de clients. »

La première conséquence c’est que « nous devons nous défaire de l’idée selon laquelle il y a une façon meilleure que les autres d’organiser le monde ».

Je vous disais que ça allait loin son truc. J’y reviendrai demain.

En attendant vous pouvez lire le premier chapitre qui est online ou revoir les 95 thèses du Manifesto traduit en français sous le titre « Manifeste des évidences « .

Et nous dire ce que vous pensez de tout cela…

[Photo de David Weinberger par Jonl ]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...