socialgraphfacebook-flickr-pitdevil-snag.1182233887.jpg La recette de Facebook c’est le « graphe social » si l’on en croit les propos tenus par Mark Zuckerberg, fondateur de la compagnie, le 24 mai à l’occasion du lancement de la nouvelle formule. Il est convaincu que ça « change la façon dont le monde fonctionne ».

Connu mais pas très fréquemment utilisé, le terme demande une définition.

« C’est le réseau de connexions et de relations entre les gens sur Facebook, ça permet la diffusion efficace et le filtrage de l’information », explique la compagnie. « De la même façon que les gens partagent des informations avec leurs amis et avec ceux qui les entourent dans le monde réel, ces connexions sont reflétées online sur Facebook ».

Zuckerberg, en fait ne nous dit pas tout.

Sa vraie recette n’est ni la plateforme prise isolément (voir ce billet ), ni le réseau social mais le couplage plateforme-graphe social. C’est la capacité de multiplier l’un par l’autre et de compter sur développeurs et usagers pour faire l’essentiel du travail.

Les usagers y trouvent une intégration séduisante entre beaucoup d’applications qui leur plaisent et beaucoup de relations plus ou moins proches. Les développeurs ont d’autant plus intérêt à créer des applications pour cette plateforme qu’ils n’ont plus à se préoccuper de la création du réseau social dont ils ont besoin pour bien fonctionner (voir ces billets ).

Mais comment expliquer que Facebook laisse l’intégralité des revenus engendrés par les applications qui tournent sur son site à ceux qui les ont écrites et mises en ligne?

Parce qu’il a un outil pour voir les relations entre les gens, pour visualiser une des valeurs les plus élusives sur le web, la confiance, ce qui nous lie à nos « amis » le mot utilisé pour désigner ceux avec lesquels nous avons des relations sur Facebook.

Cet outil c’est le « graphe social ».

David Sachs, co-fondateur de PayPal, est peut-être celui qui a le mieux vu la puissance de ce qui est en jeu quand il a écrit : « virtuellement toutes les applications web 2.0 qui reposent sur la sagesse des foules peuvent être reconçues comme des applications Facebook basées sur la sagesse (et la confiance) des amis ».

Une bonne partie de l’histoire du web peut être contée, selon lui, avec les réponses à la question « comment les usagers trouvent-ils les informations dont ils ont besoin? »

Nous avons commencé par « feuilleter » (browse) grâce aux suggestions de Yahoo. Aujourd’hui nous « cherchons » (search) avec Google. Demain nous pourrions fort bien « partager » (share) sur Facebook. C’est un filtre éventuellement utile face à l’excès d’information et il repose sur la confiance.

Zuckerberg sait-il comment monétiser son « graphe social »? Le dynamisme semble suffisant pour que la réponse ne soit pas urgente. Google a mis un certain temps et regardez où elle est.

Je concluerai demain ma série avec un billet sur les réserves que tout cela peut inspirer.

Vous en avez-vous?

[Photo Flickr de Pitdevil . Blog: AJArora.net ]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...