((Je tiens à saluer l’équipe du Monde.fr qui a fait un fabuleux travail en nous faisant tous passer sans souffrance d’une plateforme – TypePad – à une autre: WordPress. Il faut le faire!))

L’achat récent de YouTube par Google pour 1,65 milliard de dollars semble le sujet obligatoire de toutes les rencontres et fait surface, au moins brièvement, dans toutes les conversations. Optimistes ou inquiètes, les réponses sont souvent mitigées.

Prenons par exemple la conférence organisée le mercredi 25 octobre dernier sur le thème « The business of new media » par le SD Forum, une organisation à but non lucratif qui s’intéresse aux technologies émergentes dans toutes leurs dimensions.

Constitué d’investisseurs, le premier panel a abordé la question bille en tête. Ça n’est pas nécessairement une folie dans la mesure où l’achat ne représente qu’1% de la valeur de la compagnie a fait remarquer quelqu’un alors que Keith Teare, patron d’Egeio.com (un service qui réunit toutes les petites annonces qu’il trouve sur le web) notait que Google a gagné 15 milliards de dollars en valeur de marché à Wall Street depuis l’achat de la compagnie. « Dans 12 mois, a-t-il ajouté, 1,65 milliards de dollars pourrait bien nous sembler une toute petite somme ».

Tout le monde n’est pas convaincu. Outre le prix impressionnant, l’achat de YouTube correspond à un retour à l’époque où on payait des fortunes pour des sociétés qui ne gagnaient pas d’argent. « On a déjà connu ça au moment de la bulle » a remarqué Jim Lussier, de Northwest Venture Partners avant d’ajouter que, depuis, la sagesse avait conseillé de s’intéresser aux sociétés qui avaient déjà des rentrées.

De fait, la discussion sur le business du new media est doublement délicate. Les business models sont incertains. « Toute personne qui affirme savoir ce que sont les nouveaux médias ment. Nous les inventons à mesure que nous avançons, » a déclaré Srivats Sampath, patron de Mercora.com, un service d’échange de musique et de diffusion par téléphone mobile.

Les sentiments sont donc partagés et quand on entend parler ces spécialistes de l’investissement, on est frappé d’entrevoir combien c’est plus une question d’art et de sentiment que de science, de raisons et de certitudes. Sans contredire cette approche, Jeff Clavier, fondateur de SoftTech a donné une piste qui semble bien correspondre à l’état d’esprit du moment: « Je passe très peu de temps sur les revenus d’une start-up, sauf si elle en a. Je considère qu’ils trouveront une solution ou que quelqu’un d’autre paiera pour le trafic qu’elle attire (for their eyeballs). Le plus intéressant c’est combien ça lui coûte d’attirer des usagers. Comment on fait pour atteindre 1 million, 10 millions d’usagers. Si vous arrivez à un million, vous trouverez une façon de le monétiser. »

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...