Structuralholeburt A la mi octobre,j’ai passé deux jours au Annenberg Center de l’Université de Californie du Suddans un Atelier sur la théorie des réseaux organisé par Manuel Castells qui yenseigne le semestre d’automne (au printemps il est à Barcelone), Peter Mongeet Noshir Contractor auteurs d’un des livres les plus importants sur le sujet.

Cette théorienous intéresse tous au plus au point. Les réseaux sont de plus en plusimportants, notamment parce les TIC leur permettent d’être plus efficaces. Habituésaux hiérarchies nous avons perdu l’habitude de cette forme pourtant ancienned’organisation. Saisir certains mécanismes de leur fonctionnement peut nous permettrede mieux évoluer en leur sein, de mieux les comprendre quand nous sommes amenésà participer à leurs activiter, à les utiliser ou à les combattre.

J’ai donc essayéde distiller ce qui me paraît essentiel autour de trois idées : lesmécanismes de la diversité dans les réseaux ; l’importance de les étudierdans le temps et non pas seulement d’une façon statique ; ce qu’ilspeuvent nous apprendre de l’organisation de l’espace aujourd’hui.

Commençons par ladiversité.

Les meilleures places dans une organisationhiérarchique se trouvent généralement près du sommet. Dans un réseau pourtant,être à la périphérie peut représenter plus d’avantages que d’être près ducentre, à condition de pouvoir se placer sur un « trou structurel »(structural hole).

Ainsi baptisée par Ron Burt, professeur àl’Université de Chicago, l’expression, d’abord obscure est en fait parlante etsuffisamment imagée pour frapper. Les acteurs qui enjambent les trousstructurels permettent à deux réseaux de communiquer par leur intermédiaire.

Ses récentes études sur les banquiers,courtiers et analystes financiers lui ont permis de montrer que les individusqui se trouvent dans ce genre de position gagnent plus d’argent que ceux quisont fortement positionnés au sein d’un seul réseau. Ils se trouvent dans uneposition stratégique et les plus malins savent en tirer parti. Pour lesréseaux, c’est une source d’ouverture et pour la société, une sorte de moteurde diversité.

Les meilleurs résultats de ceux qui sepositionnent dans ces « trous structurels » s’expliquent par le faitqu’ils sont « exposés à l’hétérogénéité ». « Quand vous êtesconnectés à beaucoup de gens différents, » explique Burt, « vous êtesobligés de réfléchir à ce que vous faites ». Les limites tiennent au faitque les amis d’amis ne servent pas à grand-chose. Ce sont les contacts directsqui comptent (parce qu’ils contiennend en eux meme la valeur de leur reseau decontacts). « Toute la valeur est concentrée juste autour de vous. Elletient à la façon avec laquelle vous vous connectez directement avec les gens »a-t-il expliqué. La bonne nouvelle est que ça s’apprend. Les dirigeants auxquelson explique comment ça marche obtiennent de meilleurs résultats.

Nous verrons demain ce qui s’est dit surl’importance du temps et de l’espace dans la théorie des réseaux.

 

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...