Riopequenopododeculturafbar J’aime biencommencer par les synthèses. Une très mauvaise façon de raconter des histoires… M’enfin…Voici donc en guise d’introduction mes impressions générales tirées d’un courtséjour à São Paulo. C’est, à n’en pas douter, partiel, mais c’est un pan de la réalité brésilienne.

J’ai donc passé audébut du mois d’août – j’y viens enfin – quatre jours dans la ville de SaintPaul pour me faire une idée des politiques suivies en matière de technologiesde l’information.

J’ai été fascinéd’y trouver des gens ayant une vision cohérente de l’importance des TICs pourle développement économique du pays et dans la mise en œuvre d’une politiquesociale. Cette vision est partiellement mise en œuvre avec une énergie considérableet on peut la voir en action. Le paradoxe est qu’il n’y a apparemment pas de »politique d’ensemble » du gouvernement mais une série d’incitativesqui se complètent. Elles ne sont pas nées avec mais ont prospéré depuisl’arrivée de Lula à la présidence.

Une partieessentielle de cette vision s’articule autour de trois plateaux:

– Inclusiondigitale: des efforts concrets pour faire participer des gens appartenant à desmilieux sociaux défavorisés. Ça passe par la création de points d’accès dansles endroits où ils vivent. C’est le cas des « Pontos de cultura »créés à l’incitative du Ministère de la culture dirigé par Gilberto Gil. Ils’agit d’apporter les instruments de la création multimédia et de laconnectivité dans des endroits reculés. J’y reviendrai. Un autre typed’intervention se fait sous la forme de « telecentros » où les gens desmilieux pauvres peuvent apprendre à se servir d’un ordinateur et de l’internet.L’accent porte moins sur la créativité que sur la formation à l’outil detravail. J’en ai visité un. J’en reparlerai. L’objectif de l’inclusion digitaleest double: elle donne des chances d’insertion sociale et professionnelle à desindividus normalement tenus en marge et elle augmente le nombre de personnescapables de participer au développement technologique.

– Softwarelibre. Il n’est pas imposé mais encouragé tant par les administrations que parun certain nombre d’initiatives publiques et privées. Quand j’ai demandé àSergio Amadeu qui a été un des artisans de cette politique auprès du PrésidentLula pourquoi il lui accordait une importance stratégique, il m’a répondu: » Ça n’est pas parce que c’est moins cher, c’est à cause du partage desconnaissances. Le software libre permet l’autonomie. Il permet de devenirparticipant et pas seulement utilisateur. » L’idée derrière tout cela c’estd’encourager l’appropriation des technologies par ceux qui y ont accès.

– Fairedes TIC un axe de développement du pays. Inclusion digitale plus software librepermettent d’aider vite un nombre important de gens à se servir des outils informatiqueset à en créer. « C’est stratégique pour positionner le pays dans le mondeglobal, » m’a expliqué Sergio avant de préciser « Il ne s’agit pas detravailler en faveur d’un ‘software brésilien’ mais de travailler avec lesautres aux développements de la science et de la technologie ».

Voilà pour lavision d’ensemble. Celle que j’ai retenue en tous cas.

Le concret(visites et entretiens) suit.

[Photo du Ponto de Cultura « Espaço dos Sonos » prise par François Bar]

 

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...