[Les vacances se terminent déjà. Retour à la vie normale samedi]

Mike Liebhold, del’Institut pour le futur de Palo Alto, attribue le retard relatif de lalocalisation à ce qu’il qualifie d' »obstacles structurels ». Économiqued’abord. « Mon téléphone mobile sait où je suis mais la compagnie refuse deme donner l’information, » nous a-t-il expliqué. « Elle espère me lavendre très cher un de ces jours. »

La multiplicitédes technologies de localisation complique l’affaire. Chacune (antennes descompagnies de téléphonie mobile, GPS et satellites, WiFi, Bluetooth) nefonctionne que sous certaines conditions. Placelab, un logiciel libre développépar Intel et l’Université de Washington permet d’intégrer les informations delocalisation en provenance des différentes technologies. Mais ça n’est passuffisant.

Malgré le recoursaux coordonnées traditionnelles de la longitude et la latitude, l’absence destandard pour donner une information sur un lieu (géocode) complique encore letableau. Chacun des trois grands (Google, MSN et Yahoo) a son système et ne sedépêche pas (notamment le premier) de chercher un point d’entente. De ce fait »recherche et indexation sont impossibles ». Un des espoirs souventmentionné pendant la conférence vient de l’accord croissant sur GeoRSS, unetechnologie simple qui pourrait être acceptée comme standard « par lacommunauté des cartographes avant de l’être par les entreprises du web »paralysées par leurs rivalités.

Dernier pointselon Liebhold, et c’est peut-être le plus intéressant, on ne sait pasclairement ce que les gens sont prêts à faire avec de telles informationsgéographiques. « Les types d’utilisation ne sont pas bien compris. Il y abeaucoup d’investissements dans la technologie et dans la recherche debénéfices accrus, mais très peu d’études sur l’utilisation. »

Nous ne pouvonspas oublier, enfin, que la localisation a aussi de quoi inquiéter. Ellecorrespond trop à la peur d’une société dans laquelle il n’y aurait plus desecret, plus de vie privée. C’est diffus mais pour Liebhold « La peur quiintervient ici n’est pas celle d’aujourd’hui. C’est une peur latente quesuscite l’éventuelle participation de gens vraiment dangereux à de futursgouvernements. »

Curieusementc’est peut-être le potentiel économique des technologies de localisation quifreine leur développement. On attend beaucoup de la publicité locale mais »les gens qui construisent leur vie autour du shoping ne sont pas trèsnombreux » ont écrit les organisateurs de la conférence dans un documentqui a circulé avant qu’elle ne commence. Ils ajoutaient: « Dans le passél’argent a plutôt contribué à éloigner les services de ce qui peut être utilepour développer ce qui peut être commercialisable. »

 

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...