Computersinterconnectionorg « L’intérêtprimordial » de la numérisation des livres est la mise du savoir à ladisposition de populations qui sans cela n’y auraient pas accès, notamment dansle sud.

C’est sur cetteidée forte, lancée par Ahmed Douache depuis l’Algérie qu’a démarré notretroisième Skypecast (voir ce billet). Interrogé sur le paradoxe qui tient aufait que pour le moment l’accès aux TIC est encore limité, il a répondu enparlant d’un saut qualitatif en cours de réalisation depuis quelques années.

Son point de vuea été fortement repris par Antoine Tran pour qui « la surinformationn’existe que dans les pays développés ». Ailleurs le problème eststrictement inverse. Il appelle à la multiplication d’initiatives du type »un ordinateur par enfant » (voir ce billet), à son extension aucontenu. Antoine estime qu’il devrait y avoir « une bibliothèqueélectronique dans chaque village ».

Nous étions 14 etles participants, largement favorables à la numérisation des livres, ont abordédes aspects différents dont une invitation à y participer directement quipermet d’aborder le sujet de façon beaucoup plus riche.

Des idées encascade

Paola qui s’estjointe à nous depuis Francfort apprécie que les discussions suscitées par leslivres n’en soient plus séparées (l’idée de Bob Stein évoquée dans ce billet)et que les bibliothèques deviennent d’énormes constructions collectives.

Benjamin a apprisen étudiant le cinéma à Los Angeles qu’il est « idiot de penser qu’on estle seul créateur d’une œuvre, » une évidence pour les films qui s’appliqueaux livres.

Toujours dans lemême fil, ce qui illustre parfaitement la notion de discussion à laquelle tousceux qui le souhaitent peuvent participer, Skiziriko (c’est son pseudo surSkype) a rappelé la distinction essentielle entre essais et fiction. Il est,dans cette dernière catégorie du moins, très attaché à la notion d’œuvre.

Reprenant laballe au bond, Loiez nous a invité à envisager de nouvelles formes delittérature, un peu dans l’esprit, par exemple, de ce que fait ThierryThéolier, a.k.a THTH sur son blog « Crevard ». Au début du Skypecast,Loiez avait attiré notre attention sur une autre technologie de l’informationqui consiste à doter les livres-papier d’une étiquette RFID pour les suivre àla trace. « La manière dont ils circulent est aussi importante que la façondont ils sont conçus » nous a-t-il expliqué.

Coup de cœur

J’avoue avoir euun coup de cœur pour l’intervention de Pierre Palpant un retraité qui seconsacre depuis trois ans à la numérisation d’ouvrages sur la Chine ancienne enpartant du livre de Marcel Granet Lapensée chinoise. Il a enrichi la version digitale e milliers de liens hypertextes. »C’est passionnant de pouvoir suivre toutes les références deGranet, » nous a-t-il confié et je veux bien le croire. Allez donc vérifierpar vous-même en suivant ses conseils sur la façon d’utiliser la collection hébergéesur le site Les classiques des sciences sociales de l’Université du Québec àChicoutimi.

Ce genre d’initiativevient ainsi ajouter un quatrième mode de numérisation à côté de l’entreprise deGoogle, de celle de la Open Content Alliance et de l’effort européen promu,entre autre par Jean-Noël Jeanneney et la Bibliothèque de France (voir cebillet).

La vraie valeurde l’initiative de Pierre Palpant (il doit y en avoir d’autres qu’il seraitintéressant de connaître) est triple:

– elleréside dans le choix amoureux des ouvrages,

– dansl’établissement patient de ces liens qui permettent de les connecter les unsaux autres,

– etdans le fait que nous pouvons tous y contribuer en suivant nos proprespassions.

Resterait ensuiteà connecter ces initiatives…

Qu’en dites-vous?

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...