JokerfromoldbooksorgCeci est ledernier billet de ma série sur l’article de Kevin Kelly, ex-rédacteur en chefde la revue Wired, concernant le futur du livre et les positions sensiblementdifférentes prises par Bob Stein, directeur de l’Institut pour le futur dulivre (voir ces billets: un, deux, trois, quatre).

C’est à propos de Google qu’ils diffèrent le plus.

Dans son article,Kelly se fait clairement l’avocat du Google Library Project sur deux pointsimportants. D’une part, les maisons d’éditions ont une attitude contradictoire.Favorables à la digitalisation des livres disponibles (ça permet de les trouvergrâce aux moteurs de recherche), elles sont contre quand il s’agit de livresépuisés et « abandonnés par les éditeurs parce que non rentables ».

Il estime parailleurs satisfaisant que Google rejette sur d’autres la responsabilité des’opposer à la digitalisation d’un ouvrage au motif qu’il est « pratiquementimpossible de trouver les ayants droits des ouvrages orphelins ».

Et qu’on nevienne pas lui dire que c’est mauvais pour les auteurs. « Google est devenuun outil pour trouver [les œuvres] voir un outil de marketing. Alors qu’unpetit nombre d’auteurs de best-sellers craignent la piraterie, tous les auteursont peur de l’obscurité. »

Farouche partisande la digitalisation, nous l’avons vu, Bob Stein diffère de Kelly sur lameilleure façon d’y parvenir. « Je considère que Google est l’entité laplus dangereuse qui soit au monde, » m’a-t-il confié par téléphone. »Bien plus que Microsoft ne l’a jamais été, pour la simple raison qu’ellerecueille toute l’information existante. »

« Le drame c’estque nous nous servons tous de Google et que nous l’aimons pour ce qu’ellepermet. Le diable est dans le même paquet. »

Il m’a tenu cespropos avant que le gouvernement des États-Unis ne demande aux principauxmoteurs de recherche de garder toutes les informations qu’ils ont sur nosrequêtes et nos échanges de mèls pendant deux ans.

« L’idée queGoogle, une société privée puisse contrôler l’accès à toute l’information mefait horreur » ajoute-t-il. « Que les Américains ne voient pas ledanger me semble incroyable. Heureusement que les Européens essayent de monterune réponse. »

Ajoutons qu’à côtéde Quaero, le projet européen reposant sur des initiatives publiques, il y al’Open Content Alliance lancée par Yahoo et the Internet Archive (voir aussileur Open Library). Les livres indexés y seront ouverts à tous. Ils serontd’abord pris dans le domaine public, puis avec la permission préalable desayants droits.

Alors, laquellede ces solutions préférez-vous?

[Image trouvée sur FromOldBooks.org]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...