J’ai évoqué lasemaine dernière (voir ce billet) les scandales qui ont récemment secouéWikipedia (la version française est ici) l’encyclopédie à laquelle nous pouvons tous participer.

Pourlimiter les dégâts, les animateurs ont décidé de mettre en place un mécanismede révision avec participation des lecteurs. Ils envisagent de lancer uneversion stable (vérifiée et fermée) pour chaque entrée « mûre » alorsque les éventuels changements suivants seraient portés sur une version ouverte.Aux usagers de déclarer quand une version est stable.

Mais décembre n’apas été que le mois des scandales. Il est aussi celui de la confirmation pourWikipedia soumis à une comparaison avec l’Encyclopædia Britannica par la revueNature.

42 articles dechaque encyclopédie ont été évalués par des spécialistes qui ne savaient pas lasource. Bilan : 8 erreurs sérieuses… quatre dans chaque. Erreursd’importances moindres : 123 pour Britannica, 162 pour Wikipedia.Plusieurs des évaluateurs estiment que les articles de cette dernière sontsouvent mal structurés et mal écrits. Ils reprochent une certaine tendance àmettre en avant des théories scientifiques très controversées. Reste que larapidité de la mise à jour est un élément essentiel de Wikipedia et que cefacteur n’a pas été pris en compte par les évaluateurs.

Lesincidents récents auront été utiles s’ils permettent aux fans du modèle de serendre compte qu’il a ses failles et doit être amélioré. Quant aux adversaires,nombreux dans les médias ou chez les « experts » ils pourraientmettre en œuvre des formes de critique plus constructives.

L’une estd’enseigner à leurs lecteurs comme à leurs étudiants à se servir desinformations qui se trouvent sur l’internet, à les jauger, à les interpréter.L’autre est de faire partager leur savoir avec les utilisateurs de Wikipedia.Ceux qui s’y aventurent ne sont pas nombreux. Nature, par exemple a interrogé1.000 de ses auteurs sur le sujet. 30% n’avaient pas entendu parler deWikipedia, 17% la consultent une fois par semaine. Moins de 10% y ontcontribué.

C’estencore plus important pour les versions autres que l’anglais qui n’ont pas encore atteint la massecritique et ne comptent pas sur une communauté suffisante de participants et decorrecteurs. Les erreurs ne sont pas une raison pour ignorer l’entreprise,elles sont une condition qu’il faut apprendre à gérer et une invitation à l’utiliserplus intelligemment.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...