Ça fait un boutde temps que j’ai repéré les gens qui trafiquent des cartes Google. Ils ymettent des infos les concernant et les font circuler sur l’internet comme lesvieux s’envoient des courriels et les jeunes des photos. L’envie d’en faireautant me rongeait la rate, mais l’idée que c’était à ma portée ne metraversait pas l’esprit.

C’étaitavant Wayfaring, un site qui permet au premier venu de créer sa propre GoogleMap en y faisant figurer ses adresses pour les partager avec ses copains ouavec la terre entière.

C’est on nepeut plus simple. On choisit son lieu et il suffit ensuite de cliquer sur lacarte puis d’y ajouter une référence, ou une note. On peut même tracer unparcours.

Parmi lescartes disponibles on peut trouver les bons restaurants entre San Francisco etSanta Cruz, les endroits pour faire des piqueniques à Maui (Hawaï) où lesdifférents immeubles dans lesquels Susie, une étudiante de UCLA prend sesclasses. A peine un avant-goût.

GoogleMaps Mania,un blog qui suit les développements de cette nouvelle passion donne desmilliers de pistes. Une des plus récentes fait allusion à des cartes où lesamoureux marquent l’évolution de leur histoire en commençant par le lieu deleur premier baiser. MapGasPrices permet par contre de trouver (etd’actualiser) les stations d’essence les moins chères et leurs prix.

Lemouvement dépasse largement ce qu’un seul blog peut recenser. Il couvre aussides activités académiques et sociales, parmi plein d’autres, comme ce projet derecherche sur le « micro local » animé par François Bar, professeur à l’Université de Southern California. Il sesert d’une GoogleMap dans une étude sur la façon dont les habitants d’unquartier du sud de Los Angeles utilisent les nouveaux médias pour diffuserleurs expériences communautaires.

Pour uneidée encore plus complète, consultez le tag « GoogleMaps » deTechnorati.

Ces cartesqui se multiplient traduisent sans doute une volonté de réappropriation deslieux dans un monde où le global et le virtuel échappent à nos sens. Mais iln’y a pas que ça qui compte dans cette nouvelle vogue. L’échange (non représenté)compte tout autant que le lieu et sa représentation.

Au moment d’écrirece billet je me suis dit qu’il fallait que je vous envoie une carte. Mais ça m’afait tout drôle. J’habite loin de la plupart d’entre vous. Situer mes restaurantsfavoris, le parcours que je suis pour aller pratiquer l’Aïkido ou donner des coursà l’école de journalisme n’aurait guère de sens.

Ces cartes neserviraient-elles donc qu’au gens qui vivent la porte d’à côté ? Ça seraitun fameux paradoxe.

Qu’en dites-vous ?

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...