Le quotidienbritannique The Guardian a récemment annoncé (voir ce billet) son intention d’évoluervers une formule dans laquelle l’équipe consacrerait 80% de son temps à latoile au lieu des 20% qu’elle y consacre aujourd’hui. La formule traduit laconfiance, y compris économique, dans les potentialités de la présence online.  

Parmi les chosesqui changent, on notera le fait que le tiers des revenus du site Guardian.co.ukprovient d’articles vieux de plus d’un mois. Le web devient ce qui contribue àla permanence du contenu produit par les journaux.  

Ce changementimportant ne tient pas seulement, comme seraient tentés de le croire lestenants du journalisme traditionnel, à la qualité des articles. Cela fonctionneainsi largement parce que le Guardian participe activement du « nouvel écosystème »qui s’est développé entre les bloggeurs et les publications online. Lespremiers s’alimentent de ce que les seconds publient et, en retour, grâce auxliens dont ils parsèment leurs billets, ils leur envoient du trafic.Guardian.com.uk est le site le plus visité de la presse britannique.

Les performancesne sont pas suffisantes pour Simon Waldman le responsable du site qui vient dedéclarer. “Nous ne pouvons plus nous contenter d’être présents sur la toile,nous devons en faire partie, » a-t-il déclaré.

Pour contribuer àprogresser, il ne lui suffira pas de publier un contenu de qualité qui attiredes lecteurs, il devra trouver le moyen d’établir avec eux une relation quicorrespond à leurs pratiques sur la toile. C’est particulièrement vrai pour lesjeunes.

Ce quotidientraditionnel respecté semble ne plus voir la valeur de ce qu’il publie commedonnée en soit ou susceptible d’être mesurée par son rapport à la vérité.

Voilà un défi intéressant.Dans la version vulgaire, la réponse implique de donner la priorité au traficsans se préoccuper du reste. La version sophistiquée privilégie les liens sociauxque le contenu permet d’établir avec ce que certains appellent l’audience ainsique les liens que la dite audience tisse elle-même à partir du contenu qui luiest ainsi proposé.

J’ai d’abord tendanceà croire qu’il s’agit d’une étape essentielle. Puis je me rappelle la façondont on commence souvent la journée en commentant la télé de la veille et je medemande si c’est bien la rupture que j’envisage.

Qu’en dites-vous ?

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...