La médiasphère –l’écosystème des médias – est en plein bouleversement. La circulation desmédias traditionnels baisse alors que les médias online commencent à gagner del’argent. Certains journaux prestigieux comme le Guardian de Londres et le NewYork Times sont en train d’ajuster leur stratégie pour donner plus d’importanceà la présence sur la toile et au contenu digital.

Il s’agit avanttout d’un réajustement. Après avoir choisi de faire acte de présence surl’internet sans savoir clairement comment (attitude des années quatre-vingt-dix),certains responsables se disent que le moment est venu de faire basculerl’essentiel de leurs activités sur la toile.

« Au débutdu 21ème siècle, se limiter à la presse écrite équivaut à s’occuperd’une société de production de disques sur vinyle, » vient de déclarerAndrew Growers, au moment de quitter la direction du Financial Times.

De fait la prisede conscience/réajustement se doit bel et bien à une crise qui se traduit parune chute de circulation de tous les médias traditionnels, comme le montreChris Anderson sur son site The Long Tail (voir ce billet).

Du coup, lesmédias traditionnels licencient. D’une façon ou d’une autre les quotidienstendent à réduire leurs effectifs (Philadelphia Inquirer, New York Times) ouleurs bureaux (Boston Globle, Baltimore Sun). Le principal actionnaire deKnight Ridder (propriétaire de 32 journaux dont le Miami Herald et le San JoséMercury) exige, pour sa part, la vente du groupe.

Parallèlement,certains médias traditionnels (parfois les mêmes) ont acquis récemment dessites web pour renforcer leur présence en ligne. C’est le cas du New York Timesavec About.com, de Dow Jones (qui publie le Wall Street Journal) avecMarketWatch.com, du Washington Post avec Slate.com.

Deux changementsfondamentaux contribuent à cette évolution : la publicité sur l’internetrapporte et un nombre croissant d’internautes commencent à accepter de payer…certains services.

La toile devientdonc attractive en termes économiques. Il en résulte un changement de stratégiede certains journaux importants que j’évoquerai très bientôt.

C’est pour ça queje parle de réajustements.

Mais les opinionssont partagées et certains n’hésitent pas à annoncer la mort du papier, ladisparition prochaine des journaux imprimés.

Qu’en pensez-vous ?

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...