Les adversairesde Wikipedia repartent à l’attaque.

Leur porteparole, cette-fois, est Nicholas Carr, célèbre pour avoir déclaré il y a deuxans que l’informatique est si répandue qu’elle ne confère plus d’avantageparticulier aux entreprises. Intelligent mais pas vraiment sérieux.

Il affirmemaintenant – sur son blog Rough Type – que les amateurs sont immoraux et dangereux.Il prend comme exemple Wikipedia et notamment deux biographies loupées (etmodifiées depuis) de Bill Gates et Jane Fonda pour avancer ses pions.

N’hésitant devantaucune généralisation il propose une « loi des wikis » selon laquelle« La qualité de la production décline à mesure que le nombre departicipants augmente ».

Les biographiesen question faisaient honte au propre Jimmy Wales créateur de Wikipedia signaleun article de Mike Landberg publié lundi dans le Mercury News. Il ne suffit sansdoute pas de dire que les erreurs peuvent être corrigées (notamment grâce auxcritiques). La lutte pour la qualité, sur laquelle Wales insiste, doit être aucœur de tout projet collectif et bénévole de ce genre.

Landberg soutientCarr et s’explique (s’excuse ?) en rappelant que son salaire sera endanger le jour où les blogs d’accès gratuit fonctionneront comme un« substitut acceptable » – même s’ils sont de moins bonne qualité – àson travail.

The Guardian apublié le même jour que Landberg un article intitulé « Peut-on avoir confianceen Wikipedia? » dans lequel des spécialistes notent des articles portant surdes sujets qu’ils connaissent (choisis dans les secteurs où l’on sait queWikipedia – qui est toujours en construction – est la plus faible). Les notesvont de zéro à huit sur 10. Les professionnels sont sévères. Ils ont leursraisons.

En situantimplicitement le problème sur le terrain de la vérité, The Guardian risque denous faire faire fausse route.

Quand je consulteWikipedia, ou tout autre site, je cherche sans doute des faits solides et deshistoires bien racontées, mais je cherche avant tout des pistes, des enchaînements de sens et de références qui m’aideront à tirer mespropres conclusions. Celles que m’offrent ce contenu élaboré par des milliersd’amateurs ont une immense valeur.

Qu’en dites-vous?

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...