Le billet écrit il y trois jours sur « No Place to Hide » et la surveillance croissante dont nous sommes l’objet a suscité des commentaires qui méritent rebondissement.

Ainsi « tecrèsi » estime que :

nothing to hide!..je comprends mal ces tremblements: j’aime les asperges je n’aime pas vraiment Proust, j’ai tant de sous, tant de mômes, telle curiosité, et alors? les 99,99% de gens qui ne sont ni des gangsters ni des tripoteurs d’enfants n’en ont rien à battre de ces espion à la noix!

C’est peut-être le sentiment le plus répandu. Je suis même prêt à reconnaître que c’est un doute que nous avons tous plus ou moins. Un doute légitime. C’est aussi la position la plus dangereuse. Séparons la discussion en deux:

J’ai tendance à croire que « tecrèsi » a tort de ne pas s’inquiéter, de ne pas au moins être attentif. Pour trois raisons :

  • le système peut se tromper. L’histoire le montre abondamment et personne n’a les moyens de prouver que c’est impossible.
  • le système est mal protégé et des personnes malveillantes peuvent avoir accès aux informations nous concernant.
  • le système dont on n’a rien à craindre aujourd’hui peut changer. On a confiance dans le système. Mais quand il commence à déconner, par accident ou par malveillance, il est trop tard. Des livres tolérés un jour peuvent ne plus l’être le lendemain.

    Dans chacun de ces trois cas, les conséquences sont d’autant plus graves que la quantité et la précision des informations détenues est plus importante, ce qui est la tendance à la mode à l’heure actuelle.

    Mais admettons que j’aie tort. Mes doutes sont pourtant légitimes. En tous cas ils existent. La meilleure façon d’y faire face n’est-elle pas d’en discuter ? De faire de ce problème un sujet de débat politique et social ?

  • J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...