Capitalisme et open source sont sans doute compatibles (voir ce billet), mais, comme l’explique Steven Weber dans son livre « The Success of Open Source », il y a quand même un défi. Celui-ci, selon ce professeur d’économie politique de l’Université de Californie à Berkeley consiste à s’en prendre au modèle dominant aujourd’hui de software propriétaire sans toucher pour autant le moteur essentiel de l’entreprise qui est la recherche de profit.

Pour suivre ce débat fondamental il me semble utile de commencer par un tour du côté des définitions. La plupart des applications (logiciels) commerciales sont mises à la disposition du public en «binaires» suites de zéros et de un qui sont le langage de base des ordinateurs. Le code source est ce qui organise ces «binaires» et leur fait réaliser ces opérations qui nous sont utiles. Or, rappelle Weber, « Si on n’a que les binaires, on ne peut en général ni les comprendre ni les modifier ».

Dans le modèle dominant aujourd’hui « le contrôle du code source est la base sur laquelle le modèle économique est construit. Le code source est conceptualisé comme la clé de l’avantage compétitif qu’une compagnie de logiciel propriétaire contrôle vraiment. »

Copyleft

Le modèle open source repose le plus souvent sur un type de licence connue comme copyleft (ou GPL General Public License) qui donne le droit à ceux qui s’en servent de modifier l’original à condition de rendre cette modification accessible à tous.

La question devient alors selon Weber « qu’est-ce qui peut générer des revenus économiques continus ? » Il voit deux types de réponse: la première est de faire valoir la marque (comme IBM, par exemple), la seconde “est de se concentrer sur l’accumulation de connaissances tacites difficiles à communiquer qui sont nécessaires pour transformer le code source dans une solution pratique permettant de résoudre un problème de traitement d’information, » (comme Red Hat, par exemple).

J’ai l’impression qu’on peut dire aujourd’hui que ces deux modèles sont relativement consolidés et qu’on commence à voir des intégrations plus sophistiquées de l’open source dans le modèle économique de certaines sociétés.

C’est ce que j’ai l’intention de voir dans les prochains jours. Avez-vous des exemples ? Sont-ils convaincants ?

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...