Clément Mazzoni auquel nous essayons de répondre ensemble (voir ce billet, et celui-ci) demandait dans sa quatrième question si l’impact qu’ont les blogueurs sur la vie politique américaine représente un danger ou une chance pour les journalistes.

Voici ma réponse ainsi que ces deux questions suivantes :

FP – Une fois de plus, c’est d’abord un fait. Il représente une menace pour ceux qui ont des infos et ne les divulguent pas pour ne pas menacer les pouvoirs ou pour préserver leurs relations avec eux. Mais il y a là une chance pour la démocratie et les journalistes qui veulent en dire plus. Cela étant il ne faut jamais oublier que la non divulgation d’informations peut-être attribuée aussi à la paresse ou simplement au fait qu’on n’était pas là, qu’on n’avait pas l’information.

Pour revenir à Gillmor ”ensembles, mes lecteurs en savent toujours plus que moi”. Nous disons depuis longtemps que nous vivons à l’ère de l’information mais les flux de celle-ci étaient encore assez faciles à contrôler. C’est de moins en moins le cas. C’est un fait qui n’a pas que des bons côtés mais qui mérite notre attention et notre participation pour en faire émerger les meilleurs aspects.

5- Quelles sont les différences entre écrire pour son blog et écrire pour un journal que ce soit au niveau de la forme, du fond, du contrôle éditorial, des sujets abordés et de la relation avec son auditoire ? S’agit-il de deux choses différentes où ces deux outils peuvent-ils être complémentaires ?

FP – Il s’agit de deux choses différentes et qui peuvent dont être complémentaires. C’est vrai pour un média (comme Le Monde.fr et d’autres). C’est vrai pour un journaliste (comme moi et d’autres). C’est aussi vrai pour l’écologie des médias qui a besoin de modes et d’espaces d’expression différents.

Sur le blog je suis libre (y compris de déplaire à mes lecteurs et de me retrouver à chanter tout seul dans mon coin, ou d’aller dans le sens du poil pour avoir plus de visiteurs). Dans un journal tout ce que j’écris est accepté, modifié, validé par d’autres.

Plus intéressant et moins souvent évoqué : sur mon blog je n’engage que moi (ce qui est le fondement de ma liberté) alors que dans les colonnes d’un journal (cela s’applique aussi bien sûr à radio, télé et autres supports), j’engage une équipe. Je dois donc respecter la ligne que cette équipe se donne etc…

Il reste encore une question.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...