Rien que l’adresse du site a de quoi plaire : deli.icio.us. Promesse de plaisir et URL en un seul « mot », avec une pointe d’humour à la clé. Mais attention, cette façade avenante cache des remises en cause décapantes.

del.icio.us offre trois services relativement distincts. Le premier, tout simple, permet de regrouper nos signets favoris sur une page web et d’y accéder de n’importe où.

Accoler des étiquettes

Le second service est la possibilité d’accoler l’étiquette qu’on veut aux sites ainsi repérés. Ça s’appelle « tagging » et c’est en fait une forme de classification non structurée et non déterminée à l’avance par qui que ce soit d’autre que le lecteur-usager. Allez-donc voir les tags les plus populaires du moment.

C’est une nouvelle forme d’organisation des connaissances qui prend le contre-pied des formes traditionnelles dans lesquelles les catégories sont prédéterminées par les responsables (qu’il s’agisse des rayons d’une bibliothèque ou d’un magasin, ou des sections d’un journal).Une classification sociale

Mais la véritable fascination exercée par del.icio.us, le fait qu’il soit largement responsable d’une mode en plein essor c’est que les étiquettes ou tags peuvent être publics. La classification devient sociale. De nouveaux réseaux se constituent au gré des intérêts communs, passagers ou non.

Ceux qui suivent par exemple, les travaux de Howard Rheingold sur les « smart mobs » et la coopération peuvent s’intéresser aux sites qu’il tague. Mais ça n’est pas tout. Si vous envisagez d’aller à « Barcelona » vous pouvez trouver des sites et des pages qui n’apparaissent pas en haut de la liste des résultats si vous mettez « Barcelona » dans Google.

del.icio.us permet même de s’abonner à un fil RSS c’est-à-dire de recevoir à intervalle régulier toutes les URL correspondant à un tag donné. Partager nos signets ?

Réorganisation horizontale des connaissances, création de réseaux d’intérêts communs avec des inconnus, j’ai tendance à croire que le tagging ainsi conçu (chacun peut coller les étiquettes qu’il veut et en faire bénéficier d’autres dont il utilisera les contributions) ratisse profond. Mais il n’est pas impossible que je me laisse entraîner par l’ambiance dans laquelle je vis (mes copains sont des fanas de ce genre de technologie et des relations sociales qu’elles permettent).

Est-ce que ça vous intéresserait, par exemple, de savoir les sites que lisent les lecteurs actifs de ce blog ?

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...