Wikipedia dont j’ai tendance à vanter les mérites (voir ce billet par exemple) est aussi l’objet de critiques plus ou moins assassines. Les plus discutées d’entre elles sont l’oeuvre de Larry Sanger, co-fondateur qui s’est retiré du projet.

Dans un article publié fin décembre sur Kuro5hin Sanger reproche trois choses à Wikipedia:

  • La perception d’un manque de crédibilité notamment parmi les libraires et les professeurs (voir à ce sujet la critique formulée par Robert McHenry, ancien rédacteur en chef de la Encyclopædia Britannica). Ces experts pensent aussi à défendre leur propre gagne-pain.
  • La présence dominante de gens difficiles. L’analyste Clay Shirky reconnaît en réponse que cette présence, due à la nature ouverte de l’entreprise est inévitable « par définition ». Contrôler leur participation implique en fait « renoncer à la vertu première de Wikipedia » qui est précisément l’ouverture. Ceux qui ne l’aiment pas n’ont tout simplement qu’à chercher les informations dont ils ont besoin ailleurs. A Stanford (voir ce billet), Jimmy Wales, fondateur de Wikipedia, a chiffré la gêne : « Ceux qui causent des problèmes représentent beaucoup moins de 1% des contributeurs, mais ils prennent 5% du temps de la communauté ». Cela n’est manifestement pas une raison à ses yeux pour arrêter.
  • « L’anti-élitisme et le manque de respect pour l’expertise. » C’est sans doute le reproche le plus sérieux, celui qui touche le point le plus sensible dans la mesure où beaucoup d’entre nous se résistent encore à accepter que la connaissance ne soit pas le privilège des experts et des mandarins. Qu’en dites-vous ?
  • J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...