Visiter une dotcom qui réussit est un rare privilège par les temps qui courrent. Google semble ignorer le vent de déprime qui balaye la Silicon Valley depuis plusieurs mois. Comme au temps du boom, on trouve au siège de la compagnie des trotinettes pour circuler dans les couloirs (à moteur pour aller d’un immeuble à l’autre), une salle de massages, et un sauna. Nourriture et boissons sont gratuites et le chef de la caféteria (où l’on mange bien) est l’ancien cuisinier des Grateful Dead un orquestre de rock local de renommée mondiale. Symbole de ce succès, le verbe « to google » fait maintenant partie du vocabulaire courant.

Mountainview, Californie, 16.avr.03

Affiché sur un mur, le secret de cet optimisme bon enfant est une courbe indiquant le nombre de questions enregistrées chaque jour par Google depuis ses origines. Un post-it jaune collé sur la feuille représentant les données les plus récentes précise que l’échelle a été modifiée plusieurs fois, faute de quoi il aurait fallu un mur de 300 mètres de haut pour représenter la croissance sur un même graphique.

Pour conserver son avance, Google compte sur l’inventivité de ses labos. C’est là qu’est né Google News, qui confie à des ordinateurs la mission de nous dire quelles sont les nouvelles les plus importantes du moment. La « une » ainsi offerte sur la base des informations glanées sur plus de 4000 sites surprend le plus souvent par sa pertinence. Ce qui n’empêche pas les erreurs.

« We were late on the shuttle story » nous a expliqué Marissa Mayer, responsable de Google.com, une très jeune femme qui répond aussi vite aux questions du journaliste que son moteur de recherche à celle des internautes. « We had bugs, failures that gave a bad outcome. » Et le pire c’est que les ordinateurs avaient détecté un article dans les minutes qui ont suivi l’accident « but the algorythm posted it in the wrong place. » Si les responsables de rédaction ne commettaient pas d’erreurs il serait plus facile de lever les bras au ciel.

Moins connu, mais apprécié des consommateurs, Froogle fournit des informations et des photos sur tout ce qui se vend. Lancé en vitesse juste avant Noël ce moteur de rechercre très particulier tend à donner trop de réponses ce qui confond l’acheteur.

Le Google Viewer, baptisé « Google TV » par les employés, permet à l’usager de faire défiler les pages correspondant aux réponses à sa question sans avoir à cliquer. C’est agréable quand les résultats sont pertinents. « People love rich visual stimuli, » estime Marissa.

Les Citations de Google, permettent de savoir ce qui se dit de telle page ou de tel site. C’est une extension de la technologie de base qui « does not look only at who links but at what they say ». Par exemple pour Reforma on trouve entre autres réféfences:  » Se trata de la versión en línea del prestigiado periódico de la Ciudad de México. »

Aucun de ces gadgets fascinants ne résout le problème de fond qui choque tous les usagers: l’interminable liste des réponsesn entre lesquelles on a du mal à faire son choix. Conscients du problème certains moteurs récents classent les résultats en catégorie (Vivisimo) ou offrent une représentation graphique pour faciliter la sélection (Kartoo).

Marissa Mayer ne semple ni impressionnée ni vraiment intéressée. Les études menées par la société montrent que « les usagers sont impatients et qu’ils vont droit « comme des lasers » au premier résultat. La plupart d’entre eux ne vont jamais plus loin que la première page. S’ils ne trouvent pas ce qu’ils cherchent, ils posent une nouvelle question » explique-t-elle. Conclusion lapidaire: « les technologies de mise en catégorie et de visualisation ne sont pas prêtes pour satisfaire les besoins de nos usagers. »

C’est sans doute vrai aujourd’hui, mais à mesure qu’ils deviennent plus sophistiqués, et que l’information accessiblee (et indexée par Google) augmentera cette approche risque de se révéler insuffisante. Ceux qui en doutent n’ont qu’à faire l’expérience avec Vivisimo, Kartoo et Google. Le dernier est de loin le plus facile et le plus efficace, mais on voit très vite ce qu’apportent les deux autres.

Froogle

Google Labs

Google Viewer

Google Webquote

Google News

Vivísimo

Kartoo

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...